Jamais je n'aurais pensé que le projet “ Accompagne-Moi ” se serait rendu jusqu'au fameux Festival d'Avignon où tous les acteurs de l'art vivant rêvent de mettre les pieds.
Quel trip de dingue ! Surtout si tu oeuvres dans le théâtre, tu dois vivre ça au moins une fois dans ta vie.
19 dates, du 5 au 27 juillet ! Intense. Tu entres dans l'jeu, t'en sors plus.
Les rues sont bondées du matin jusqu'à la nuit. Et ça vibe non stop.
À 1h du mat, tu prends une bière au son du beat sur une terrasse, les boites de danse ouvrent leurs rideaux que le mielleux attire, la lune aussi chaude que le soleil (faut dire que le 40˚ de canicule cette année, soit il te sidère, soit tu le poétises) et tu causes de l'art, de la vie ou de tout c'que tu veux avec tout plein d'artistes diverses ou avec des intéressés qui s'asseoient avec toi pour faire connaissance.
La gayance ! comme on dit chez nous. La vivance !
Gros fun sale, gros trip mais surtout, c'est toute une école.
À la guerre comme à la guerre !
Tu te bats pour remplir tes salles. Tu expérimentes tout, on and off stage, à fleur de peau. Tu rodes ton show live and direct. T'es continuellement en promo.
Mais tu vis à vue d'oeil ta progression fulgurante ! L'art ! Si tu goûtes bien à l'exercice, tu te découvres artiste sans son ego, juste la confiance qu'il faut = l'art à son paroxisme !
Tu ressors forcément de cette expérience meilleur que tu ne l'étais avant d'y entrer.
Merci la vie.
Remerciements à l'équipe Maztek pour l'admin et à Derviche pour les placements promo.
One love et chapeau à Bérékyah Yergeau (écriture et mise en scène), Anne Meyer (chorégraphies et interprétation), Michaël Creusy (conception lumières).
Moi j'étais à la musique (qu'ils ont bien kiffée) et l'entendre dans ce cadre m'a inspirée au plus haut point.
Jusqu'où ? Mais jusqu'au bout, la famille ! Prochaine destination ?
Franchement, un des plus beaux et plus grands moments de ma carrière.
Cette connexion, cet accueil, ce moment qui se vit en coeur…
Je regardais ça le lendemain du show, encore sur mon nuage, à la tv avec ma p'tite famille.
Elle était fière.
Ça faisait longtemps qu'on attendait de voir ça, ce symbole, ce message lourd de sens et d'espoir.
Et ça n'a rien à voir avec moi mais tout à avoir avec nous.
J'vous jure, quand ma p'tite nièce de 4 ans (qui me regardait avec les yeux brillants, lumineux, en écoutant fièrement les présentations et les discours qui entouraient les perfos musicales) m'a dit : « Oh! Tati ! T'es belle ! T'es bonne !... Québécois... Tati, est-ce que tu es Québécoise ? » , j'en ai eu les larmes aux yeux tant j'ai tout compris d'un coup.
Oui mon amour. Et toi aussi tu l'es.
Je n'pense même pas que les organisateurs du spectacle de la St-Jean 2019 (que je remerçie de tout coeur pour l'invitation et la vibe de malade) étaient conscients de ce qu'ils faisaient réellement, de l'ampleur de l'image qu'ils venaient de transmettre au Québec.
Une femme, noire, dreadlocks, dans toute sa négritude, qui en plus de chanter en harmo avec nos grands artistes les classiques de notre répertoire, chante aussi son propre message sur la grande scène de la Fête nationale du Québec :
« Spit White ! J'entends crier les chants de la liberté et je sais que la liberté se trouve dans les liaisons.
Je veux chanter dans la langue de la liberté, en créole, en français, que c'est ici mon pays ! »
Je sais pas si vous êtes conscients de l'effet que ça fait dans l'imaginaire collectif, particulièrement dans celui des immigrants et de la marge ;
Ça fesse ! Ça réveille. Ça fait réfléchir pis ouvrir les barricades.
Ça cimente la cohésion, l'ensemble.
Voilà. C'est tout ce que ça prend.
Pas le projecteur pour se plaindre. Pas le podium pour remplir les quotas. Juste être là quand il faut. Comme tout l'monde. Et se raconter ensemble.
Julie Lamontagne ♥, Pierre Seguin, Michel Sabourin, Clémence Aboussouan... ce fut un plaisir.
Y'a d'la grosse pointure à l'oeuvre à l'arrière scène mes amis !
On va chauffer ça…
23 juin, Parc Jean-Drapeau, diffusé en direct sur Rythme FM et CKOI.
24 juin 20h à la télé de Radio-Canada.
J’vais encore une fois faire de quoi qui apparemment s’fait pas à l'ère du “ who likes you ”confondu au “who’s like you” : j’vais énoncer une vérité qui n’plait pas à tout l’monde.
Une vérité que certains préfèrent toiser de l’extérieur en se disant « Pfff…si j’me vois pas déjà d’dans, si c’est pas moi qui shine, c’est quoi l’deal ? Tu m’invites à faire mieux ? Tu me dégrades ! ».
Ainsi s’enfoncent les barreaux de la petitesse, du Moi étroit.
Ne me sortez surtout pas du moi que je connais ! Et si je me perdais dans tout ce que je ne suis pas encore, dans tout ce que l’autre peut être et qu’en Moi, je ne vois pas ?
Miroir, Me war…
Est-ce que c’est ce même réflexe qui s’enclenche quand quelqu’un nous dit fièrement qu’il est différent de nous ? Et qu’automatiquement dans notre tête on lui répond « *Tchuip*… mais pour qui tu t’prends ? Prétentieux… »
Pourtant, différent ne veut dire ni pire ni mieux ! Différent veut juste dire différemment !
Quelle opportunité d’accroissement, non ?
À quelle mesure et jusqu’où irons-nous pour ne voir que nous-mêmes ?
Moi je dis qu’il n’y a pire ego démesuré que celui qui préfère s’abriter dans la peur de ne pas être suffisant pour être apprécié, cachée sous le masque fêlé de la satisfaction, plutôt que de s’offrir au devenir, à tous les possibles du soi qu’il reste à explorer, à apprendre, à partager.
Être productif, être évolutif, être vivant c’est être encore capable d’apprendre.
L'un des domaines qui m'emballent et m'inspirent le plus de mon métier, c'est le partage direct, l'enseignement, la transmission.
C'est là où je me sens le plus valable, là où je peux concrètement faire ma part, faire partie de l'enchaînement des idées et de la création.
C'est là où je me mesure le mieux.
J'crois que vous l'avez compris depuis l'temps ; Rencontrer la jeunesse, ça part de là pour moi.
Et le cadre universitaire est un match parfait ;)
Merci à Sandria Bouliane, musicologue et professeure, pour l'invitation.
J'aurais tellement aimé avoir eu accès à ce genre de cours quand j'avais leur âge ! Merci Sandria.
Et merci à tous les étudiants de ce cours pour votre accueil, votre intérêt et votre écoute. Vous m'écrivez quand vous voulez !
Cliquez sur l'image pour lire « La petite histoire » dans La Presse.
Puis lisez ici la suite de ce texte (qui a été coupée par les éditeurs. Et c'est pas mon style de me cacher en tabernacle) ; )
Les individus se rencontrent, se familiarisent.
Habité par la première loi innée de la nature, l’instinct de conservation,
l’Individu répond à la peur de s’éteindre si un autre, sous le soleil, prend sa place.
L’être et l’avoir. On y arrive…
Par conséquent, les individus ne se rencontrent maintenant que pour se faire duels.
Jusqu’au jour où les individuels se rendent compte de la force du nombre !
Du profitable de la survie des semblables !
Le ciel est de plus en plus sombre…
Les individuels se divisent et se rassemblent en groupes de semblables.
Les groupes de semblables se mesurent à outrance, à en oublier de mesurer leur environnement et ses ressources.
Les semblables piétinent les ressources pour gagner leurs guerres
puis se piétinent, se plantent tour à tour, pour reproduire la victoire héréditaire.
À présent, les héréditaires se prennent pour acquis.
C’est ainsi que chaque héréditaire aguerri, dans sa hiérarchie croit qu’il a acquis la terre.
La terre, les individuels se vendent entre eux - de ce qui nous possède, on ne peut pas guérir -
Dès qu’ils oublient tout ce qu’ils ont déjà, au profit du pouvoir qu’ils n’ont pas.
L’Individu n’agit désormais qu’au nom de ce pouvoir : Acquérir.
Il est maintenant en lui-même divisé, entre son être et ses avoirs.
Il se méprend entre tout prendre pour lui et ne rien perdre de lui, se « conservatoire »
Sinon, appartenir à qui ?
Pour s’appartenir, il faut d’abord se laisser Être
S’adapter au cours de la vie car rien n’est immuable.
Rien ne se perd, tout naît sacré, tout doit se transmettre !
Puisque le tout comme sa fin est indéniable.
L’Individu dans son miroir ne se reconnait plus, il prend peur, il se hait.
Il s’exige à tout ce qui passe, au passé dans lequel il se retire
Pour plaider “J’avais” plutôt que dire “ Nous sommes”.
Je me souviens de tout ce que je suis dès que je vois les miens :
Tous les chemins mènent à L’Homme.
Comme sa nature, il ne possède rien
Il est
Il n’existe que pour remettre sa mémoire à demain…
Habitant la première loi de l’acquis - l’avoir est une faculté qui s’oublie -
l’Individuel perd de vue que nous sommes tous Semblables.
Et si l’erreur est humaine, il nie la faute ;
La liberté de l’un commence toujours là où il s’acquiert celle des autres.
« Je saurai que dans la balance, cette menace d'être empiétée pèse beaucoup plus lourd que le sentiment d'être inquiétant quand on porte sur soi sa foi, l'image des cieux qu'il a fallu traverser une fois déraciné de tout, cet espoir qu'il nous reste, auquel on croit et on s'accroche pour exister encore un peu. »
Jenny
Et j'me relève la tête, en silence, pensant au Sri Lanka…
On clôture la semaine qu'on a dédiée au 20 mars, Journée internationale de la langue française.
C'est un sujet qui me tient beaucoup à coeur. J'pouvais pas passer tout droit. La langue française, c'est à la fois mon outil et ma matière de prédilection.
Je trippe ben raide à jouer avec, à jouer dedans mais surtout, à faire touner la clé qu'elle est autour du monde pour recevoir et être reçue, pour se partager dans un langage originel et original où tous les francophones se reconnaissent et s'identifient.
J'ai écouté toutes les émissions, lu tous les articles sur le sujet. J'ai repassé toute l'histoire de la francophonie, de l'évolution de la langue.
J'ai été à la première du docu I speak français, diffusé sur Télé Québec et écouté l'émission qui a suivi aux Francs-Tireurs.
J'ai écouté tous ces débats...
Pour constater avec évidence que rien ne change, ni les chiffres sur la question, ni les positions qui s'entrechoquent.
Puis samedi midi, je tombe par hasard sur le Grand Oral en France. Un concours d'éloquence de 3h (!) diffusé en direct à la télé française où des gens de tous les âges, de toutes les cultures, les provenances et de toutes les formes de malaxage de la langue par la francophonie mondiale se côtoient, sur scène comme dans le jury.
J'ai trouvé ça magnifique à entendre et à voir. Elle est belle cette langue française, sous toutes ses coutures.
Et j'ai trouvé tellement dommage que dans ce grand déploiement d'éloquence, nous, Québécois, soyons absents. Trop occupés à nous débattre plutôt qu'à nous dire...
Cliquez sur l'image pour lire Cette parlure pas très propre que j'ai laissé parler dans ma chronique de cette semaine dans La Presse.
Pour ceux qui ont l'appli sur tablette, vous pourrez même l'écouter.
Je viens de terminer la composition de la trame sonore du documentaire Kenbe la, réalisé par Will Prosper et produit par l'ONF.
Franchement, dès que Will m'a fait visionner son film, alors qu'il n'y avait ni montage, ni mixage, ni habillage sonore, ni musique, déjà, j'ai regardé le tout d'un seul souffle et je n'ai même pas appuyé sur stop après le cue final tant j'étais chavirée.
La générosité et l'humanité des personnages sont venues m'enlacer dès le début.
Et la sensibilité avec laquelle ils se sont racontés dans cet enchaînement où Will leur a prêté oreille m'a totalement décontenancée.
L'exercice a été alors pour moi de les servir à mon tour en me plaçant dans les interstices, en appuyant toute la profondeur humaine et historique de ce récit universel dans ce qu'il a de simple et d'infini.
J'ai très hâte à la première, que vous puissiez le découvrir à votre tour.
Will, merci encore de tout coeur. C'est un cadeau de te rencontrer sous cet angle. Cette collabo ne fait que commencer !
Cliquez pour lire la suite et les détails sur le site de l'ONF