Samedi le 21 octobre prochain
Nouvelle saison pour ce segment de l'émission où à tous les vendredis, deux artistes des mots se font duel aux termes de 3 manches verbales sur un sujet imposé.
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Samedi le 21 octobre prochain
Shoutout à Queen Ka !
J’pense pas qu’aucun de ces jeunes qui sont sortis de chez eux la tête haute ce matin du 24 juin 2017 ne pensait devoir, de retour, au lendemain, dissimuler leur identité et ne montrer que l’ombre de leur honte devant les caméras qui leur demandent : “ Et vous, que pensez-vous de toute cette histoire ? ”
Mon cœur se déchire quand j’entends la vulnérabilité de l'ingénuité dans leur réponse menacée et chagrinée.
“ Mais Nous, on n’a rien fait de mal ! ”
Et encore une fois, l’innocence se retrouve entre les tranchées de la guerre des mondes, des grands, des raisonnables qui la représentent.
Je suis désolée pour ces pauvres jeunes et leur coach qui voulaient simplement faire parler d’eux, faire savoir qu’ils existent eux aussi et faire ce qu’il faut pour que l’équipe ne soit pas mise au rancart des quartiers défavorisés…
Aujourd’hui, qui parle vraiment d’eux ? De cette équipe, de ces jeunes qui ont tous une vie, pour un petit moment chamboulée, et un nom qui ne voulait probablement pas, à ce moment, faire l’histoire.
À défaut d’avoir réussi à se fondre dans la masse, ils se sont, en dépit de chacun d’entre eux, assimilés au symbole. Mais lequel ?
Aux représentants du Nous :
La fête de la Saint-Jean-Baptiste, c’est pas juste un prétexte pour s’habiller en bleu et blanc pis boire d’la bière.
C’est un symbole.
On laisse aux autres le sacré religieux de cette date. Ici, le 24 se décapsule en autant de bouteilles au nom de la gloire d'une nation.
Le défilé des chars allégoriques, c’est pas juste une petite chorégraphie qu’on monte vite fait pour le p’tit peuple. C’est aussi un symbole.
Celui de l’histoire en mouvement qui se déroule jusqu’à devenir ce que nous sommes.
Et cette image qui fait le tour du globe ? C’est pas seulement une p’tite capsule promo pour Annie Villeneuve et les organisateurs du show must go on.
Qu’on le veuille ou non, c’est le symbole de la place qu’occupe chacun d’entre nous dans l’histoire de la nation québécoise, d’hier à aujourd’hui.
Quand on décide d’ériger un symbole, c’est qu’on se tient responsable de tout ce que celui-ci représente, à l’intérieur comme hors de son contexte.
Car le symbole, par définition, par fonction, parle pour nous et de nous.
Et vous savez aussi bien que n’importe qui ce que veut dire, à travers le monde, le symbole d’un char titré “ Il était une fois ”, portant un “ parler d’amour blanc”, entouré que de blancs vêtus de l’innocence et de la liberté blanches…tirées à bras d’hommes par des jeunes noirs habillés de haillons beiges et de la lourdeur du présent sur leurs visages à chacun de leurs pas.
Parfaite coïncidence, erreur de parcours ? Ok.
Manque de cohérence et de rigueur entre l’intention et le résultat ? Trop souvent.
J’espère que vous vous êtes excusés auprès de ces jeunes.
— Tu vois ? Voilà ! Voilà pourquoi on n’aime pas te laisser participer à ces choses-là ! Peu importe ce qu’on fait, on est toujours mal vus ! Oublie tout ça. Ret’ nan wòl ou pitit. Dorénavant, on restera chez Nous !
— OK mom. Désolé…
Aux autres, comme à Nous :
Restons indignés, puisqu’il le faut.
Restons même colère quand il le faut.
Mais ne nous résumons pas qu’en cela.
Soyons toujours justes et dialogues. Soyons progression.
Soyons l’exemplaire de la cohérence et de la rigueur vers le résultat que nous autres nous bâtissons, nous autres désirons, dont nous autres sommes tenus responsables.
N’oublions jamais la jeunesse qu’on représente, qui nous écoute, qui nous suit et à qui on cèdera ce résultat, comme son intention.
Qui grâce à nous, ne sera jamais le symbole de la complainte et des souffre-douleurs.
Qui, grâce à nous, ne se sentira plus jamais mal en pensant faire quelque chose de bien.
Soyons grands alors que nous raisonnons l’expression des allégories qui Nous portent sans nous charrier.
Ça s'passe le 1e juillet 2017 à 21h30 sur la scène TD, place des festivals.
“ Carly Rae Jepsen comme artiste invitée, Men Without Hats, Radio Radio, Muzion, Buffalo Hat Singers, ainsi que 24 musiciens, 5 chanteurs, 35 danseurs, de folles projections, des surprises et un feu d’artifice dans une mise en scène de Yann Perreau et sous la direction artistique et musicale de DJ Champion et Alex McMahon. ”
Tout d'abord, le 16 juin, avec ma gang de Muzion, invitée par mon boy, Karim Ouellet.
Le jeune homme s'appelle Frank Noel Makosso alias Slam Master NO.
Champion du Grand concours de Slam et Poésie du Gabon en 2016 et en 2017.
Il est venu à ma rencontre quand j'ai été tourner au Gabon l'année dernière. Il me connaissait bien, il me récitait mes oeuvres. J'en suis restée ébahie.
Il m'a fait entendre deux ou trois de ses slams…et je pourrais encore moi aussi vous en réciter des extraits aujourd'hui.
Son talent et son éloquence m'ont profondément marquée alors quand il m'a annoncé qu'il avait remporté le concours à nouveau en me demandant si j'étais fière de lui, je lui ai répondu que je n'étais pas surprise et que de toute façon cette fierté ne s'était pas estompée depuis notre premier dialogue.
Mais quand il m'a dit : « Je t'envoie le slam pour lequel j'ai gagné. Il est inspiré de toi. J'en ai fait un clip. Tu sais, je ne suis plus le même depuis ton passage. Maintenant, je sais qui je suis dans mon engagement social. »
Quand j'ai regardé le clip et que j'ai compris, que je me suis entendue en lui et lui en moi, j'en ai eu les larmes aux yeux.
J'ai dû prendre un instant, reprendre mes esprits avant de lui répondre que c'est lui qui m'inspire et qu'il venait de me réveiller.
L'inspiration n'est jamais un sentiment à sens unique.
Merci NO. On se revoit bientôt.
Pour parler de ce qui reste grand devant les problèmes. Bassé.