20 février 2013
Ce matin, elle ne s’est pas maquillée. Elle a enfilé un jean et un hoodie pour aller déjeuner avec une vieille copine qu’elle n’a pas vue depuis longtemps.
Elle se rend au comptoir du p’tit resto pour payer sa facture.
La fille à la caisse freeze… figée pendant plusieurs longues secondes.
Son portefeuille à la main, elle attend que ça se remette à tourner. Elle comprend qu’elle vient encore de se faire reconnaître.
Toi, tu te dis peut-être : « Wow…Ça doit être trop cool d’être connu ! »
Elle, elle se dit qu’elle ne pourrait jamais être une star. Qu’elle n’a pas ce qu’il faut pour supporter la mascarade de la solitude d’être mise dans une case à part.
Elle pour qui le métier est d’appartenir ! De créer des contacts, des rapprochements avec des gens qui s’entendent au moins tous sur une chose : ils l’aiment.
Quel feeling magistral ! Orchestral !
Mais offrir le condensé de soi-même à aimer, ça peut faire mal en maudit, presqu’autant que le pouvoir et la haine, quand tu te retrouves seule, en lambeau, diluée dans le réel devant l’ensemble de tous tes morceaux.
Quand les lumières s’éteignent, que le soleil se rallume, elle redevient mi-connue, mi-étrangère et tous ceux qui la reconnaissent se retrouvent dans l’interstice.
Il faut comprendre pourquoi ceux qui demeurent dans des cases à part se tiennent entre eux…
Moi, je tiens à demeurer populaire.