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feather 2 

Est-ce que j’ai fait la paix avec toi ? Avec c’que tu as fait ?
La paix entre mes conclusions et la tienne ? J’suis encore scindée en deux…
Je l’sais même pas si c’est right de ma part d’entrer dans ton trip. Dans ton symbolisme auquel, je l’avoue, j’ai souvent ajouté les mots « à la con ». Mais quelques secondes après avoir pensé ça, j’me dis « damn right ». 
Je respecte tout de toi. Jusqu’au bout. Même ton allégorie du chiffre 2 que tu nous as estampé dans l’coeur pis dans l’crâne au faîte de ton envol, de ta chute.

J’ai passé la journée avec les boys aujourd’hui. :) 
On a été invités, pour être honorés, à célébrer le temps et tout ce qu’on lui a donné puis laissé. Toute la signifiance du moment présent en fait !
On a donc embrassé plusieurs instants où on pensait ensemble à toi. Je n’ai pas eu à le faire seule. On n’a pas trouvé ça étrange du tout. On est habitués de sentir ta présence aux moments opportuns. On apprécie ces clins d’oeil de la vie que tu nous fais. 

Mais maintenant que je suis rentrée seule à la maison, je requestionne la vue d’ensemble.
Célébrer la signifiance du présent qui cumule toute une vie ?
Combien de fois m’as-tu dis que tu ne trouvais pas ta signifiance ? Que malgré tous tes efforts, tu ne comprenais pas ta vie ?

Après toutes ces années, je ne sais toujours pas si c’est normal qu’encore, je cherche le moment du fil de ton intrigue où moi, j’aurais pu intervenir et tout changer pour toi. 
Je repasse en boucle toutes nos discussions mais surtout la dernière juste avant que tu partes. Ton dernier texto aussi, celui que je n’ai toujours pas effacé de mon cell… ben voilà. Lui aussi il m’a percée jusqu’à mon cellulaire.  
Right now, c’est plus le fait que tu sois parti qui me déchire. C’est le fait que tu sois parti seul, sans nous dire au revoir, ni où tu t’en allais. 

Je ne sais pas si les gens qui me lisent comprennent c’que j’veux dire.
Partir seul. L’ultime solitude. Le vide plus assoiffé que l’amour. L’exil qui ne te promet rien, rien d’autre que l’interruption. 
Me l’as-tu dis que t’étais rendu là ? Est-ce que pour toi, j’ai rempli le vide plus que l’amour ?
Est-ce que ça m’arrive de m’ajouter au vide ? Plus qu’à l’amour ?

J’me repose la question avant de poster ça.
J’le fais pour qui ? Pourquoi ?
Si c’est pas juste d’l’amour, pur et net, j’le post pas… 

Encore une fois, pas bizarre du tout, ce soir y’a un docu qui joue à Télé Québec
Qui raconte l’histoire d’un homme qui est parti tout comme toi mais aussi celle de sa gang de chums, de ceux qui restent. Même pas en suspend mais en chute libre. 
So j’plonge deep dans la réflexion, la méditation, avec eux, avec toi. 
Ça m’fait du bien...

 

Love you bro. You already know. You already knew. Pis moi je l’sais maintenant. 
C’est l’foutu vide ! Faudra qu’on inonde d’amour tout ce vide !
Pis qu’on apprenne à se parler vraiment, s’écouter vraiment et demander de l’aide, pour soi comme pour les autres. 

Alors pour moi, d’abord.
Pour toi, bien sûr.
Mais surtout pour tous ceux qui restent…

Post. 

 

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ma chanson va changer
Ma chanson va changer le monde 

est une nouvelle émission très intéressante qui joue cet été, le samedi à 15h à Ici Première, sur les ondes de Radio-Canada.
Elle est animée par Catherine Perrin et réalisée par Diane Maheux.
L'émission se penche sur la musique engagée qui a jalonné l'histoire, sur ses signifiances ainsi que sur les artistes et leurs démarches qui ont permis l'élan, l'éloquence et le manifeste de chacune de ces pièces influentes.
Autrement dit, on retourne au soul et à l'essence de la création musicale. 

Conséquemment, j'ai été invitée à collaborer à l'émission de ce samedi 3 juillet pour parler de mes compositions personnelles mais aussi de celles qui nous ont tous inspirés lorsqu'on suit les sentiers des mouvements de défense des droits civiques. 
Comme on dit chez nous, honneur, respect...

Écoutez l'émission ICI , aujourd'dui, samedi 3 juillet 2021 à 15h. 

Mouvement des droits sauvages

Pour moi, ce qu'il est important de noter quand on parle de l'histoire des droits civiques des afro-américains, c'est que ce mouvement ne peut pas être borné par une date de début et une date de fin, par ces chiffres totems qui viennent délimiter une paix symbolique qui n'est encore enracinée ni dans son perdurable et ni même dans son originel. 
Tout comme on ne peut non plus la cantonner derrière des frontières allégoriques où certains aiment bien s'enfouir la raison pour se convaincre que “ tout ça ne se passe pas ici, chez nous ! ” Car aussitôt que furent imposées les hiérarchies humaines de l'esclavage et des colonisations qui ont gravé, creusé ces frontières dans notre peau comme dans notre vue d'ensemble, le mouvement naturel du Nègre vers sa liberté s'est fait entendre puis connaître partout. 

Il faut aussi noter que ce qu'on a choisi d'appeler “ la musique ” existait, selon les dires de nos hommes de science et de leurs vestiges paléolithiques, à l'âge de bronze, y'a plus de 40000 ans av. J.-C . Elle se trouvait déjà sur le continent africain où les hommes créaient des mélodies sonores, à l'aide de leurs voix et de leurs instruments, pour d'abord se retrouver puis pour se donner du rythme et du courage au travail, à la chasse, aux longues marches, à la guerre... pour eventuellement en faire de la beauté, destinée à implorer puis honorer les cieux, la terre, la nature et tous les dieux qui les ont habités. Vivre est devenu une danse. 
La musique, tout comme l'Homme, était déjà en mouvement.
Ceux-ci ne se sont pas impulsés sous la menace du fouet et des piétinements de l'ordre raciste systémique. 
Ils ont été appropriés, sous cet ordre, puis vendus, par ce système. 

Vous savez, on ne pourra pas toujours se confondre sur les liens entre la marionnette et la main.
Car qui bouge et qui fait bouger ?
Ces liens rompus, le spectacle se désarticule ; Quelle scène s'écroule et quel monde agit ?

Quels sont les sons, les accents de l'énergie ?
Quelle odeur libère l'art qui brûle ?


Ainsi, pour résumer la base qu'on entend pas assez, l'histoire de la musique populaire hollywoodienne - et donc internationale - c'est en d'autres mots, l'histoire même de la musique des Noirs, engendrée par les Noirs. 
Cette musique codée, multi-couches, qui a traversé les océans, qui a été partagée entre les griots, entre les marrons, entre les révolutionnaires pour devenir cri de liberté, devenir rythmes-racines ancestraux, devenir chants des champs, du working man, des fers et des chaînes, des rails et des chemins sans destin, devenir vaillance du paysan, coeur du Negro-Spiritual, âme du Blues puis du Ragtime, âme des hurlements de guitares détunées, du love du R&B qui entraîna le Rock'n'Roll et l'intelligence du Jazz qui fait briller ce Freestyle qui ne se décortique toujours pas ! Même quand il est bétonné et machiné par la rue, par son hustle et son Hip Hop qui ne meurt pas ! 
Musique de sauvages, disent-ils ?
Tous ces sons disséminés aux quatre vents sur les billboards de la planète “American Dream” descendent tout droit de la hantise cauchemardesque du Nègre à qui les colonies n'a pas pu enlever le natural mystic. Seulement le profit des êtres de papier d'une forme retenue, puis formatée pour l'échiquier des chéquiers du marché global...
Or, tous les commercialisateurs, tous les ordonnateurs comme les ordinateurs, tous les économythiques comme les écolomuteurs le savent très bien que ce qui a beau maîtriser la forme pour la conquérir ne saura jamais contenir le fond, le composite du mouvement spontané primitif.
 
On ne contrôle pas la révolte des eaux.
Ce n'est pas le feu qui brûle qui embrase le vol de l'oiseau !
Quand les eaux se verront nous engloutir, je vous laisserai votre homérique billet pour Mars.
Je vous laisserai vous imaginer défier l'auteur du thème du générique, se moquant de vous comme une garce...


And that's what we call Freedom. Freedom Songs. 

Voilà pourquoi la musique des droits civiques des Noirs est, a toujours été et sera toujours en mouvement.
Voilà pourquoi toute musique noire est une musique engagée et de ce fait, respectable ne serait-ce que pour sa généalogie, sa portée et sa franchise.
Voilà pourquoi, même lorsqu'elle s'amuse, la musique noire ne joue pas. Parce qu'elle ne fuit pas mais elle se bat ! Et donc elle vit !
Elle inspire la vie !
Voilà pourquoi j'en ai fait naturellement mon métier et mon souffle. Pourquoi je la prends très au sérieux.
Pourquoi je la laisse évoluer, jusqu'à ce que vie s'en suive.

Écoutez l'émission aujourd'hui, 15h, sur Ici Première à Radio-Canada 

Écoutez l'émission      


 

Make it easy, they say. You have to make it easy…
Je sais.
Mais mon feeling est appelé, peut-être même conçu, par la poésie
Là où tout recommence. Tout le temps. Le coeur de l'enfant.
La véhémence de l'élan d'un éternel coup d'essai…
joyeuses fetes 2021 image copy

Ce sont des mots difficiles à porter dans les circonstances
sans que d’emblée le doute nous éclabousse 
Mais si le désir est notre seule constance, celle qui nous fout la frousse 
et qui même ces derniers mois de trêve n’a pas fait de cessez-le-feu, 
à offrir, je n’ai plus qu’un rêve…et c’est ce voeu :

Que cet an 2020 devienne aujourd’hui plus inspirant qu’oppressant.
Qu’il nous apprenne le désir de l’être et de l’avoir au présent.

Tous acculés aux pieds de l’innocence
Tous balancés dans le confinement 
du vide 
À nous demander ce qu’il reste de vrai pour nous rattraper, ici-bas
Et qu’est-ce qu’il y a, réellement, qui peut tout emporter, là-haut
Ce qu’il nous reste de vécu dans les bras,
Ce qu’il nous reste d’imaginaire dans l’art du chaos… 

So I’m’a make it real easy;
Mon feeling, mon coeur d'enfant, est appelé tout comme il est conçu par sa poésie.

L’oeuvre désire le vide comme le vide désire l’oeuvre !

All I got is now. 
All I am is love.
Now. Love.

Et bienvenue à l'inconnu comme aux révolutions qui nous meuvent. 

 

 

Non mais, tu crois qu’en entendant dire « N-word », je n’entends plus le mot nègre ?
Que je crois que quiconque en disant «N-word», dans sa tête ne pense pas au nègre ?
Hey ! Faut arrêter les gars ! Mascarade à la con…
Et voilà que le mot maître de sa liberté, en toute liberté, se fait blackbouler pour devenir à lui seul maître de l’esclave... 


Le nègre 
est une couleur que la colonisation a attachée à la servitude, 
l’opposant à la couleur blanche qu’elle associa à la liberté. 
Et c’est dans la stratification des tons entre les deux que se déploie la hiérarchisation raciale, le racisme systémique. 

Je ne suis pas née « libre de couleur ».
Je suis née nègre. Comme ma peau que jamais je ne blanchirai.
Je suis née nègre au nom de tous les nègres qui m’ont évoquée en criant liberté !
Nous sommes libres parce que je suis encore…Nègre !
Tu les entends crier ? 

Nègre fondamental, nègre lakay, grand nègre, nèg pam… 
Voici l’homme !
Le Nègre de l’exploitation de l’Homme par l’homme. 
Et ce, quoi qu’il advienne… 

Honneur et respect à tous les pères et toutes les mères de notre histoire 
qui aux pieds de l’arbre généalogique
ont versé leur sang, ont donné leurs vies pour faire naître la mienne. 
Naître et mourir, un même souffle, harmonique.

La liberté n’est amère qu’à la bouche de ceux qui craignent qu’elle les voit soumis. 
Entre l’amertume de celui qui se tait et s’oublie
puis celle de celui qui pense “ Nigga, sue me”,
laquelle est la plus assassine ?

Sur mon certificat, ce lègue en signature; Douce mais tranchante, ma plume s’affine.
Laissons renaître le Nègre.
Car aucun enfant du monde ne naît aigre
aux bras de ses racines.

Jenny Salgado


Comme on dit en créole, Onè! Respè! pour et de la part de mes deux Gran Nèg, Imposs et Webster...

Naît aigre