Blogue
Enregistrez-vous

J’ai ouvert la fenêtre ce matin, aux petites heures.
Comme elles sont grandioses, les petites heures !
C’est le chant glorieux d’un oiseau qui m’a interpellée, me l’a recommandé. 
Annonciateur du printemps arrivé… ou du printemps avenir ?
Ça sonne comme une comptine d’enfants, n’est-ce pas ?
J’espère encore que tous les enfants du monde s’éveillent au chant des comptines. 

« Ne laisse pas l’hiver s’éterniser et traîner ses bottes chez toi. 
Pèlerin, je m’excuse d’oser te le dire mais tu dois reconnaître ton temps comme tu reconnais ton temple ; Il est l’heure pour toi de rentrer. »

Il y avait longtemps que les ramages ne traversaient plus mes vitres ( ou mes tambours ? ) , obscurcis par le bruit des déplacements humains… 

Mais nous voilà tous confinés désormais, dans nos occupations fanées
Chute effrénée,
Tomber des cieux sans sol.
Rien d’nouveau sous l’soleil ;
Il est si loin de nous. Alors ? Qui croit encore qu’il se sent seul ?

Le spectacle profané des engagements sans soldes
Les vertus affinées de la fainéhantise affamée
Plus de faits, plus de faux
Plus de noir, plus de blanc
Que des tons choisis chez l’teinturier, badigeonnés sur des drapeaux.
Des récits de flamboyances, de guerres et d’amours à distance, de mémoires sous des chapeaux
En signe de “crois”
Si l’chapeau te fait, porte-le… 
Le vent se déchaîne dans les cheveux des masques décoiffés à la queue-leu-leu.
Si l’chapeau te porte, porte-le ! 
Ou défonce-toi aux instants malheureux.
Ou défonce-toi. 

Que des nuances d’ignorance dans l’espérance de la raison. 
Et du coup, soit vite fait tu dégrises, soit tu t’en “ fou ”, 
soit tu t’en soûles. 
Car si l’oisiveté est mère de tous les vices, peut-t-on la blamer de vouloir nourrir ses enfants ?
Et ceux-ci, révoqués, renvoyés à leurs nids, de pleurer la souvenance des planches qu’ils foulent ?
Comme disait Laborit, l’homme n’est qu’une mémoire qui agit.
J’espère encore que se souvenir assagit.  

Nous voilà tous confinés dans nos obligations fanées 
À tâtonner l’incertitude, à s’imaginer la clarté aux lueurs et murmures de nos connaissances.
J’me souviens de mes potes en’d’dans qui m’disaient que la liberté se trouve entre les murs.
Hey les gars, est-ce que j’dois me méfier alors de son goût amer ?
Ou m’en familiariser tout comme je m’accoutume à ma propre amertume ?
Car nous voilà tous confinés à nos êtres fanés.
Qu’en reste-t-il de vivant ? Ou que reste-t-il de la vie ?
Sinon ce souffle qui a toujours traversé nos soupirs 
Et nos soupiraux pour rentrer chez lui,
Nous attendre en silence.