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ashuwada.comUne personne, qui désire garder l’anonymat (et j’dois dire que c’est le premier fait qui m’a intéressée à sa proposition), m’a demandé si j’étais allumée à l’idée de contribuer à ce nouveau site web qu’elle allait tenter de mettre sur pied.
Un site construit par et pour les communautés noires de Montréal, offrant une plateforme ouverte à tous et interactive où chacun peut proposer quelque chose d’instructif. Une idée, une prise de parole, un projet à présenter, un album ou un livre à conseiller ou critiquer, un nouveau resto, un thème à débattre, social, politique, culturel, humoristique…bref tout est bienvenu, pourvu que le partage reste édifiant.     


J'ai trouvé l'idée géniale, évidemment.
Mais comme le chat échaudé ne craint même plus l’eau froide, tant il s’en attend, je lui ai répondu :
« – Lol ! Tu vas trouver ça tough… Je te souhaite bonne chance et je vais t’aider autant que j’peux, espérant pour nous tous que ça fonctionne mais sincèrement, tu vas voir, comme tous ceux qui ont essayé de la faire avant toi, à quel point nous ne sommes qu’à la base, au sous-sol, à l’esquisse de l’édification du rassemblement et de la solidarité des blacks. 


Ah bon ? Justement ! Faut bien que quelqu’un pose la première brique ! J’crois que tout l’monde sera enjoué par l’idée et l’opportunité, non ?


Je suis contente de voir qu’il reste parmi nous des gens qui y croient encore, qui essaient encore. Moi, j’ai ton back à 100%. Mais j’te dis seulement que ça fait plus de 15 ans que je le chante, ce rassemblement, que je me bats pour lui. Que j’ai vu tellement de gens arriver avec tellement de briques ! De belles briques ! Mais que chacun d’entre eux voulait construire sa propre maison, sa propre liberté, devenir l’hôte par excellence de notre égalité, la chaîne de notre fraternité.

Et c’est pourquoi je tiens à garder l’anonymat. J’veux juste amorcer le mouvement et le laisser grandir par lui-même. Il ne m’appartient pas.

Ça m’inspire énormément et j’vais écrire quelque chose pour le lancement de ton site avec plaisir. J’espère simplement que cette brique anonyme que tu amènes ne fera pas face à un mur, à la façade du rempart sournois du chacun pour sa gueule déguisé en bienveillance. »


En raccrochant le téléphone, j’ai été réfléchir à tout ça.
Je m’en suis voulu. J’me suis demandé si j’avais dépassé mes bornes, si j’avais le droit de partager la vérité quand elle prend des tons de découragement.
J’me suis demandé à quel titre cette dite vérité pouvait réellement aider quand elle ne fait que désenchanter l’espérance. J’étais scindée entre l’inquiétude, le sentiment du devoir de dévoiler les obstacles à venir que j’ai moi-même dû enjamber, sinon gravir, sinon devant eux, m’incliner…et la décontraction à l’idée que la relève qui me suit aura peut-être des ailes là où moi je me suis enlisée.


Quelques semaines plus tard, Ashuwada.com me rappelle :
« J’ai parlé à des dizaines de personnes. De tous les domaines, tous les milieux, tous les âges, dépassant même les frontières de Montréal, allant jusqu’à Toronto pour leur expliquer l’intention et l’élan du projet. Je leur ai tous donné carte blanche.
Et tous, sans exception, m’ont répondu avant de refuser : Qu’y a-t-il à gagner pour moi ? »

J’ai failli verser des larmes.
J’ai même failli oublier la froideur de l’eau, oublier de garder mon sang-froid et pleurer à chaudes larmes !
Puis j’ai répondu sèchement : « Fuck these motherfuckaz. Do your thing. Do your part. Follow your intention, your dream! I’m with you. J’te suis. »

***

Now you motherfuckaz do whatever the fuck you want.
Present. So, I'm in.

Keep on holding on to the ghosts of the past that you’re mourning.
Heroes of the death throes in which your kids were born.
Tell them that life is awful while pouring syrup on their waffles
And muffle your dreams every morning.

We all know how to suffer to feel alive!
But what about BEING alive? Together? Today?
Don't you know that every particle has to be part of a movement to be part of life?
Standing up for your own in the name of your own but only if you can own…something in it? Is that it? Boss?
Or are you afraid to lose this precious misery of yours, waving like a white flag in your hands?

Who are you? How are you honouring your right to this life?
Who owns you?
For you can't own or master anything else before you know and let go of your goddamn self!

So many of us want to answer that last question quick with anything other than “I do”.
And blame this chain on their neck, pulling their head back up, on anyone and anything but choice, will and desire.
Because being owned takes away all responsibilities towards the others who belong to us.
Feel me?

What’s in it for you??? Y’all is killing me.
Who’s in it for us ?

Jenny, for

Ashuwada.com