Je suis en ce moment à 5000 km de chez moi, à St-Laurent du Maroni.
C'est magnifique, inspirant, à vif et c'est à la source même de l'existentiel.
J'écris et compose la musique d'une pièce de théâtre à venir, outillée du simple minimum qu'il faut pour vivre et pour être créatif, hébergée dans une petite cabane avec toute l'équipe et les comédiens talentueux et terre-à-terre, posée sur le bord du fleuve.
Méditation active.
Les mots et les notes se ruent sur mon portable.
Ça fait 20 ans que je me raconte, que je raconte mon milieu. C'est un honneur et un privilège que d'être invitée à voyager pour faire immersion dans l'ailleurs, pour voir d'autres façons de se tenir debout, de se construire, de devenir, de créer, pour expérimenter avant de raconter l'universel, le réel qui nous concerne tous.
Quelle expérience extraordinaire et vivifiante. J'ai hâte de vous la partager.
Comme l'oiseau...
À suivre, pour 2020...
Camp de la transportation
Camp où anciennement, tous les bagnards arrivant de la France métropolitaine à St-Laurent en Guyane étaient débarqués avant d'être répartis dans les différents pénitenciers du pays. Quand tu t'arrêtes pour y penser, c'est du lourd, viscéral...tu prends un moment pour te mettre en contexte et réellement t'imprégner.
Aujourd'hui, ce bagne est transformé en lieu de création et de culture.
Et c'est à cet endroit qu'on monte la pièce. Fou. Spirits.
Voilà comment on prend possession de l'histoire et qu'on la transmute.
Les rives du Maroni
Direction Surinam, là où tout est trouvable et transportable d'une rive à l'autre.
Et où on goûte à tous les fumets de l'indépendance, dans ses romances comme dans ses amertumes, dans sa grandeur, sa désinvolture, ses retentissements, ses enchaînements cinglants.
Les désirs de l'enfance, la retenue d'une mère... Ce sont les mêmes partout.
Et j'me demande à partir duquel d'entre eux je fais naître d'abord la musique.
Ou si je la fais partir - ou même partie - de l'environnement, de la machine qui orchestre la mise en scène et s'infiltre dans l'imaginaire de l'enfant, imprimant ses logos jusqu'au fond de ses rêves.
L'enfant voit le miel. La mère voit le piège.
Il ne voit que les voiles, elle connaît l'équipage.
Et les picolettes apprennent à chanter du fond de leur cage.
On s'en reparle...