Ça fait j’sais pas combien de partys consécutifs que j’me tappe depuis Noël.
J’constate à quel point je suis à un moment de ma vie où j’en suis révérencieusement détachée. J’essaie de rester investie dans l’instant mais une part de moi, malgré moi, se tient à l’écart, à scintiller, à me miroiter, à sonder ma surface et interpeller ma profondeur.
Tu vois, c’est l’genre de situation où tu pourrais facilement t’épuiser à chercher à t’atteler, où tu pourrais même te perdre. Mais j’apprends que l’important, c’est le point d’ancrage. De garder le point de vue de la source.
Ce quelque chose en toi qui te dé-finit, à partir duquel tu tisses tes liens.
Science et spiritueux
J’observe dans l’party comment les gens se divisent en sous-groupes, en cellules d’intérêts communs.
Mon côté cynique n’a pu s’empêcher de penser au pattern de la bactérie. Puis j’me suis rappelée que même elle ne se divise pas pour se différencier et se détacher.
J’ai pensé virus, que la science ne s’entend même pas encore à savoir s’il est vivant ou non vivant.
Je dois l’admettre, dans cette chimie d’intempérance, certains iront jusqu’à pass out, perdre connaissance, certains préfèreront passer outre et feindre l’aisance puis d’autres, dont je fais partie, ont tendance à se camper dans l’errance, dans l’expérience abstraite.
Subitement, de nulle part, sans aucune explication, surgit un intervalle que certains qualifieraient de magique, où pour un instant, même bref, tous les gens dans la place semblent connectés parfois dans une quasi transe. C’est peut-être une conversation, une histoire, un éclat de rires, une chanson, une danse…et on se souvient de ce qui nous relie depuis si longtemps, en toute spontanéité.
Même dans les partys d’famille où chaque individu, comme chaque génération, tente tellement de se caractériser et se valoriser auprès des autres, si les liens sont serrés, viennent ces moments où on retourne dans l’passé, jusqu’aux naissances, aux expériences vécues ensemble, à notre fierté commune, à notre croissance véritable. C’est merveilleux. C’est absolument attachant.
Je nous souhaite à tous pour cette année et pour celles qui suivront, même quand on est divisés, de nous attacher à ce qu’il nous reste d’authentique, de naturel, de lumineux, de merveilleux, de palpable, de sensible, de certain…à l’amour en toute vérité.
Jenny