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À Dessine-moi un dimanche avec Franco Nuovo


«How to be free» de Shaka Senghor

 

 Cliquez la photo pour écouter la chronique
Voyou 67
photo fournie par Kapois Lamort

*Ma chronique d'aujourd'hui est inspirée par Lovhard Dorvilier alias Le Voyou, l'un des membres les plus importants de la grande famille de Muzion, la “Dynastie des Morniers”.
Il était un peu le 2Pac du Hip Hop québécois, ne mâchait pas ses mots, avait un charisme qui le précédait mais formulait des reflexions profondes et nuancées et représentait la voix et les voies de la rue avec beaucoup d'authenticité, de générosité, d'intelligence et de perspective. Il en a fait réfléchir plus d'un et a changé plusieurs vies autour de lui.

Si l'image vaut mille mots - et Dieu sait qu'il en avait toute une - seul le vécu et la souveraineté de conscience permettent ce détail dans les images qui nous captivent longtemps et l'éloquence qui marque et déploie, le temps d'une existence, d'une biographie, l'imaginaire et la créativité qui nourissent le mouvement individuel qui sert et fait vivre l'ensemble. Car c'est à l'ensemble qu'on revient. Et c'est toujours ensemble qu'on devient.

Pour moi, Le Voyou a été l'une des plus grandes figures masculines de ma vie, quelqu'un avec qui j'ai partagé beaucoup d'amour, beaucoup d'agir, beaucoup de souvenirs, de rêves et de devenir et aussi beaucoup de musique, de savoir et de ittérature... Comme il le disait souvent : « Faut apprendre à faire le deuil. Des fois même de soi-même »  pour devenir encore et pour toujours.

 

L'oeuvre du Voyou, celle qu'a été sa vie, m'a inspiré ma lecture de celle de Shaka Senghor que je vous présente aujourd'hui... 


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Dans tout le parcours de Muzion, le premier groupe qui a connecté avec nous en sortant des sentiers battus et en nous invitant dans leur propre culture, sur leur scène et a confirmé que le Punk Rock et le Hip Hop sont deux forces alliées et complémentaires ? :  Les Vulgaires Machins

Mais quelle riche moment c'est pour moi, avec le recul de plusieurs années plus tard, alors que nous sommes tous encore dans le vif de l'action et de la nécessité de conscience, de manifester cette évidente connexion avec eux.
Par les temps qui courent, il était de mise que j’accepte leur invitation à mettre le feu et à sabrer le champagne ensemble sur cette bombe à retardement de dingues.

Alors, champagne au sol et fiyah pun dem pour « L’effondrement qui vient » ! Feu à volonté ! 
Et à l’amour, la famille ! À l'amour ! ❤️‍🔥

Mon couplet : 

Quand c’est pas la mer, c’est l’amertume qui tue
Le rêve qui veut t’asphyxier 
La démocratie qui nous malmène :
« My man… Appelle-moi M’sié »
La liberté te mord,
Dévore ton futur à chaque bouchée
La fable qui endort l’Homme
Que la Femme va accoucher !

Est-ce que l’amour suffira,
Se fiera au temps qui a raison ?
Va-t-elle lui donner sa vie…ou ses bras,
Son cordon de pendaison ?
Sa guerre, 
La peur de l’inconnu, de l’histoire qu’on écrit ?
Se vaincre ou se taire 
Avant que l’enfant ne desserre les poings et lâche son premier cri ?

Ayida Wedo !
Que le ciel m’accompagne !
Le bébé sur le dos
La mitraille sous le pagne
Banger dans la bagnole 
Ce soir, on sort du bagne !
Champagne au sol car le rêve crève… 
Que le jour se lève !

 

 

 


 

17-08-25

Chronique - Passion de mon pays :
Haïti

 

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Stéphane Garneau et son équipe m'ont invitée pour partager avec eux et avec vous ce dont j'ai envie, sur un pays qui porte une grande signification pour moi, dans ma vie et dans ma carrière. Évidemment que je vais vous parler d'Haïti !  Le pays de mes parents, mes grands-parents, de mes anciens, de tous mes combats comme de toutes mes célébrations, de mon identité personnelle et collective, du son, des mélodies, des rythmes qui m'habitent et qui m'appellent, le pays de ma persistance et de ma pérennité, le pays de mon histoire et surtout, de notre histoire à tous. 
Celle qui ne nous est jamais racontée. 
La seule requête qui m'accueille et me ceint à mon arrivée devant le micro : « Ne parlons pas des crises, parlons d'autre chose, restons dans le léger »

Vous comprenez que ce n'est pas sans un certain malaise et ce n'est pas dénuée de conscience que j'accepte de parler en ce moment d'Haïti dans un cadre de légèreté qui pourrait être dissonante pour ne pas dire sournoise ou hypocrite. Mais c'est mon désir et mon devoir de justement profiter de ce temps d'antenne concis pour mettre la lumière sur le vrai Haïti. L'Haïti de Dessaline, des Taïnos, des Bosals, des empires africains... L'Haïti du 14 août 1791, celui des marrons, des Moun Mòn, des paysans !
L'Haïti de mon enfance aussi, l'Haïti qui a bercé mes inspirations, où j'ai été aimée par une grande famille nombreuse, par tout un quartier, tout un village, tout une nation qui m'a transmis l'art de joindre l'être et le devenir, l'avoir et le savoir, la lutte et ses cérémonies, l'individu et son humanité.
Honneur et respect. 

J'ai tout juste le temps de vous pointer la lumière. Prenez tous ces mots, ces noms, ces dates que je dissémine et allez les rechercher en profondeur. 
Bonne écoute...

 Écoutez la chronique   

 

 

 

Bon 234e anniversaire de la Cérémonie du Bois Caïman à tous les haïtiens et à tous les peuples résistants de la terre.  
Cette insurrection est encore en cours puisque tant que toutes les nations de ce monde ne seront pas libres et égales... 🔥
Let's go party people. Avanse Avanse !

Et mes hommages aux victimes de La Saline, de Delma 6, Delma 8, de Croix-des-Bouquets, de Cité Soleil, de Port-aux-Prince...
Pour vous, les chandelles sont allumées.

 

Ce qui se passe en Haïti en ce moment : 

À l'émission « Dessine-moi un matin » à Radio-Canada

Le dandysme noir

slaves to fashion

 

J'ai été surprise et très intriguée d’apprendre que cette année, le MET Gala, du Costume Institute, plus grand événement annuel du monde de la mode, qui se tiendra la semaine prochaine, le 5 mai au Metropolitan Museum of Art, à New York a choisit pour thème le dandysme, l’art de se dire par l’élégance très recherchée et étudiée des vêtements que l’on porte, par le comportement et l’allure raffinée et élevée qu’on se donne. Mais pas n’importe lequel dandysme ! Celui du dandy noir ! Superfine : tailoring black style, l’ultra fin de la haute couture sur mesure afro, et toute l’expo sera 100% inspirée par le livre dont je vous parle aujourd’hui, celui de Monica Miller sorti en 2009 sur le sujet ;

Le titre est long mais important dans chacun de ses mots : Slaves to Fashion: Black Dandyism and the Styling of Black Diasporic Identity

Si je traduis librement : « Des esclaves à la mode » ou « Esclaves de la mode ». Monica Miller, dès le titre de son livre veut qu’on sous-entende déjà la dichotomie. Les deux côtés de la médaille, ou de la cravate si on veut ici.

Le Dandysme noir et le stylisme de l’identité diasporique noire. Dès le titre, on est déjà dans une conversation polémique

Alors c’est quoi ça, exactement, le dandysme ?
Pourquoi ce sujet est important et qu’est-ce qui rend le dandy noir si particulier pour qu’on le mette comme ça en relief et qu'on l'applaudisse ?
Et surtout, c’est quoi le rapport - très étroit -  du dandysme avec la littérature ? Car c’est par là qu’il prend et nous vend toute sa définition et sa valeur.

 

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