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jenny socan 2021

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Jenny par Valérian Mazataud Le Devoir

Ça fait deux décennies qu'on me parle du fameux déclin de la langue. Pourtant la langue, elle, elle s'en balance ! Elle fait son chemin, bouge avec le temps, enlace le courant… Peut-être qu'on devrait la suivre nous aussi et l'écouter plus attentivement plutôt que de chercher à la retenir et à la figer dans quelque chose de trop petit pour elle.
Une langue, ça ne s'impose pas. Ça s'imprègne à force d'être entendue puis appréciée dans son bouquet de vies journalier de la parlure commune. 

Je trouve ça tellement désagréable et presque honteux en fait quand j'écoute des gens discuter sur nos écrans ou dans nos différents canaux de diffusions de la pensée et que je peux les voir, les sentir se retenir puis briser le flot de la conversation sous la menace de la police de la langue. Tu vois dans leurs yeux, tu entends dans les oscillations de leur élocution l'hésitation alors qu'ils interrompent la crue de la convo pour chercher à traduire leur parlure naturelle et commune par cette soit disant langue imposée des justes et des bien-pensants. 
Ils me font marrer…

Je suis fière de la langue française - ma préférée d'ailleurs - telle qu'elle se présente en connaissance de cause dans toute sa liberté, son originalité et sa pertinence, avec tous ces accents et ces expressions sans frontières qui la gardent présente, tangible et vivante dans son mouvement qui s'harmonise avec le reste du temps, le reste du monde. L'histoire se compose encore, mes amis ! Et sa langue aussi !

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Dans le cadre de la Nuit Blanche de Montréal en lumière 2021, Pierre-Yves Lord nous a invités pour son émission spéciale, Manu Militari et moi, à écrire un verse pour l'occasion sur le sujet. 
J'en ai profité pour balancer une petite minute de leçon de Rap.
Et d'histoire en même temps sur ce que signifie ou promet une nuit enflammée. 

Shoutout à Nic Boulay pour le beat

Le jour se couche là
Où le rêve le relaye, le relève et le paye...
On est à l'heure de l'éveil
Wouch!
Alors je l'enfourche
La nuit porte conseil puis elle me lâche lousse
Lumière
Yayades
Frère Jacques se balade,
On fait la révolution en cuillère.
Déclanchez la guerre ! L'amour de la nuit !
Gloire aux G qui ramènent le bread
Les longs couteaux veulent trancher la mie
Mais le jour nie toute hégémonie
J'ambiance l'insomnie ;
Blanche est la nuit et le noir ramène sa lumière
Fiyah bun dans les chaumières !
Rythme créole dans la langue de Molière
Laisse tourner la terre que j'embrasse l'apocalypse
Vas-y baby, jette l'aiguille sur le disque
La nuit - Le feu
Le feu - Le phare
Le phare - Le sun
Le sun - Icare
L'égo - Le corps
Le maître…Igor
Méfie-toi de l'aube qui dort.
Et je m'éclipse…

dans son Art afro urbain contemporain

malicious book

Maliciouz est une artiste que je suis avec admiration depuis plusieurs années déjà.
J'ai vu plusieurs de ses expositions, j'ai vu plusieurs de ses fresques sur les murs de la ville et à chaque fois, c'est un peu comme si j'étais dans un musée. En fait, ça me rappelle que l'art, le vrai, s'appréciait dans la rue, dans les cypher, sur les plages, devant les cases, devant les griots, sous le ciel...avant d'être soit disant exhaussé sur des scènes, des présentoirs et des piedestaux.
Je m'arrête. Je me laisse attraper. Le temps ne compte plus. Il 'y a plus que l'oeuvre et moi et on se regarde, les yeux dans les yeux.

Quand Maliciouz m'a dit qu'elle publiait un livre dans lequel elle assemblait ses créations, un peu comme on assemble les morceaux de notre mémoire, en m'invitant à y écrire un texte sur le sacré, sur cette spiritualité transmise depuis toujours par notre sang, je n'ai pas cherché longtemps pour que l'inspiration me trouve. 
Voici ce que je lui ai répondu : 

« Bon. J'ai écrit un texte pour toi. Sur le lourd sujet que tu m'as cédé lol !
But...
 Mon procesus créatif désormais, c'est que je ne me bats plus contre moi-même. I really let it flow. J'veux plus le faire autrement. Tu n'peux pas planer pour revenir à ta prison....feel me?
Du pur bonheur habité d'écrire ce texte. Freedom. Merci pour l'invitation. 
 
Je n'ai nommé aucun nom d'idole, aucun symbole, aucune chronologie temporelle.
J'ai push vers le haut, dans le massif.
Pis j'le dis sans aucune prétention parce que je sais que tu es une artiste dans tout le spectre de l'être et que tu comprendras très bien c'que j'veux dire. J'le vois dans tes oeuvres.
C'est pas un texte slogan, pas un texte poésie berceuse d'enfants, pas un texte médaillon qu'on porte au cou.
J'en ai un peu marre de ces textes clichés répétitifs. 
C'est un texte totem. Non, plus détaillé encore, plus imposant. C'est un texte cathédral, comme disent les français chrétien.
Pyramidal dans le langage de la spiritualité nègre. 
 
Take your time with it.
Pis reviens-moi.
Je t'envoie ça dans quelques minutes, le temps de me relire. »

J'espérais pouvoir envelopper décemment un de ses tableaux avec mes pensées.
Mais quand j'ai vu toutes les peintures et les statements qui entouraient mon texte, comme pour rappeler toute la place que la vie et moi on occupe l'une dans l'autre, l'une pour l'autre, j'ai retrouvé la vue d'ensemble. Thanks sista.

Rarement on ouvre un livre et ressent une telle intensité émotive dès qu'on pose les yeux sur les premières pages. Ces images qui valent mille mots mais souvent aussi, mille silences… 
La voix de Maliciouz porte très haut. Quand tu peux entendre à la fois le passé et le futur dans un même instant, c'est que t'es freakin' là ! T'sé quand tu catch que t'es pas juste le pont mais que tu es aussi la mer, le ciel, le courant ? 
Que t'es pas juste une identité définie dans un cadre mais que tu es ce regard auquel, dès lors qu'on le croise, on s'identifie ? 

En plein coeur de ces desseins en mouvement, page 120 : Spirits. 
Le texte que j'ai signé. En tout honneur et respect. 
https://www.maliciouz.com/ 

 

 

 


Duceppe Insta carre saisonALT2020 KD

Noir

J'entre en scène à partir du moment où Alexandre Goyette (celui qui a écrit la pièce originale et qui a lui-même joué King Dave autant au théâtre que dans l'adaptation au cinéma) fait vibrer mon téléphone...
Il m'explique, dans une conversation très intéressante et même très importante, qu'à la prise de conscience de tout ce qui se passe en ce moment socialement dans le monde et particulièrement ici au Québec quand aux évènements puis débordements autour du meurtre de George Floyd, aux prises de paroles sur le racisme systémique et aux actions nécessaires face à l'inéquité raciale, il avait envie de se responsabiliser lui aussi, de faire sa part.
Voilà où s'enracine pour lui l'idée de reprendre son oeuvre totem, celle qui a eu un énorme succès il y a 15 ans, mais en cédant son rôle aujourd'hui en 2020, celui de King Dave, à Anglesh Major, un jeune acteur haïtiano-québécois qu'il avait vu jouer y'a quelques années, qui l'avait vraiment impréssionné et qu'il s'était promis de revoir.
L'équipe de Duceppe a adoré l'idée. Elle a embarqué. C'est elle qui la présentera.

Anglesh dans un premier rôle, dans un seul en scène, à la Place-des-Arts... woush ! Placez deux ou trois emoji de feu ici. C'est chaud. 
Mais chaud patate ! Comme disent les Haïtiens de Guyane !  
Quelle histoire va-t-il porter exactement ? Quel “statement” ?
Parce qu'un noir qui joue un premier rôle, celui d'un jeune délinquant, faut-il le dire, à la PDA, y'a pas photo; Ce sera interprété par tous, quoi qu'on dise, comme une affirmation. 
Car les jeunes noirs délinquants sont plutôt dominants dans les clichés qu'on est tannés de voir et qui ne nous représentent pas. 

J'écoute. Je réponds.
Ça va prendre d'la musique pour que la trame de fond qui ambiance le script puisse bien s'agencer ! Pour que “ça sonne” vrai, cette histoire dans le franc parlé d'un homme noir en qui l'enchaînement des éléments, du temps, des lieux, des actions-réactions, des conditions des marges de vie de Montréal imprègne la peur. 
Cette peur qui nous mène tous, d'une façon ou d'une autre, dans un environnement ou dans un autre, à un moment ou à un autre à une  inertie... ou à un agir sans réfléchir.
Réfléchir... Qu'on le sache ou non, c'est ce qu'on fait toujours. Les uns sur les autres.

Je vous épargne tous les épisodes de vives discussions sur le scénario de base, sur les nécessités d'ajustements, sur les détails des uns, pierres angulaires des autres, sur l'ordinaire des uns, le sacré des autres, sur les possibles chialages de toutes parts et le réel travail, la réelle mise en oeuvre consciente de chacun. J'vais pas m'élonger sur l'importance de la justesse de la langue parlée du personnage, ni même sur le poids de l'histoire passée et à venir exprimé par tous les gestes qu'il pose dans cette oeuvre qui enfin parle de nous. Pour nous ?
Et si je n'entre pas dans le vif de ce sujet, ce n'est certainement pas pour le balayer du revers du script ou de mon kob en éventail. God no. C'est que l'exercice a été très prenant, comme toujours, en temps et en énergie que je me refuse à résumer en quelques phrases sous une affiche promo. Mais ça a été très enrichissant. J'ai appris beaucoup, dans les deux sens. 
J'ai choisi de partager la confiance avec Christian (Christian Fortin, à la mise en scène) et Anglesh. 
Car franchement, le jeu en vaut la chandelle.
Je laisserai parler l'oeuvre et la conversation qui s'en suivra. 

Au terme de plusieurs échanges, toute l'équipe s'est harmonisée autour d'une même volonté :
À Montréal en 2020, King Dave va être noir et ça va s'entendre, ça va se voir et il sera universel. Boom !
Ça va frapper, ça va faire jaser, ça va être du lourd, du défi pis d'l'ouvrage ! 
Mais on est rendu là. C'est ce qu'il faut. On fera juste, on fera vrai, on fera de notre mieux. Go. 

***
On arrive bientôt à la date de la première. 
J'entends des tintements et ce ne sont pas que les murmures de la fébrilité, ni que ceux de cape et d'épée.
C'est aussi l'écho qui marque le temps d'une nouvelle époque, du changement qu'on subit ou qu'on décide de construire à notre image, une scène à la fois. Alors faisons l'histoire. 
Je suis en train de mettre les derniers effets sur les dernières notes de musique. 
J'essaie de faire en sorte que chaque son, chaque instrument illustre tout ce que je viens de dire et tout ce que je n'ai pas encore dit, sur la profondeur qui l'habite, l'amour qui le jure, les regards qui le jugent, l'histoire qui le pèse, sur le symbole de la couronne de King Dave. 



Dès le 29 septembre, Théâatre Duceppe, Place-Des-Arts
Interprétation : Anglesh Major
Texte : Alexandre Goyette avec la collabo de Anglesh Major
Mise en scène : Christian Fortin 
Musique et conception sonore : Jenny Salgado

 

 

 

À suivre...

Teaser de la websérie en développement adaptée du roman jeunesse de l'autrice québécoise Annie Bacon
Une réalisation de Sébastien Godron 
Scénariste : Elisabeth Locas
Producteur exécutif : Laurent Everaerts 

Et la musique ? Par Jenny Salgado

 

 

Ce matin, 23 juin 2020, veille de la St-Jean, j'entendais Dany Laferrière dire ceci à la radio :  
« Je suis comme un escargot qui ramasse en tout sa demeure, qui l'emmène partout avec lui... En tout, on pose un grain d'éternité...» 

Dany ! 

Je fais suite en partageant ceci :

 
Salutations à toute l'équipe de La Maison Bleue, aux hôtes, familles et enfants qui l'ont fréquentée. 
Respect au grand Gilles Vigneault
et à tous les artistes présents, passés et à suivre.

Et bonne Fête nationale à tous... 

 

 

 

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À l'aube de la Fête nationale, La Presse se demande qui sont les inspirations québécoises des rappeurs d'ici... 
Salutations à Marissa Groguhé pour cette discussion intéressante.

 

Lire l'article  

 

 

 

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#SouvenirsDe2020
Ne pas oublier qu’ultimement, c’est encore et toujours c’qu’on est en train de faire : Battre la mesure. Créer de nouveaux souvenirs…
Sortir des ouï-dire et des qu’en-dira-t-on ; Ne se fier qu’au silence avant de faire du bruit, qu’à ce que l’on sait, par soi-même. Ce qu’on a déjà expérimenté…

Qu'est-ce tu vas doser devant l'absolu ? Pis qu'elle part de ta mesure vas-tu lui laisser ?

Un de mes meilleurs moments de collabo de 2020, c’est cette rencontre avec Marie-Gold.
Sincèrement, j’ai dialogué avec plusieurs artistes de la relève au courant des années. Or, le face-à-face avec MG pour moi s’est vraiment distingué. La personne au-delà du personnage, je l’ai trouvée mature dans sa drive, déterminée dans son laisser-aller et humble dans son assurance, ce qui lui donne une perspective très étendue et réaliste dans ses ambitions et aspirations. 
Conversation super franche et fluide. 
Au final, ça a donné ça : Doser 
C’est la dernière pièce de son nouvel et premier album, Règle d’or, sorti il y a deux jours, qu’elle m’a invitée à conclure.
Album très fidèle a ce qu’elle est réellement alors j’ai kiffé. C'est un honneur. 
Et je lui ai offert tout ce que j’ai ressenti en cet instant.
Que du love.

Merci pour cet échange très humain, MG. Et longue route ! You got the floor… 


 ▶️Écoutez la chanson et l'album   

 

 

 

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Dans le cadre de la semaine précédant la Journée internationale des femmes, Alexandra Guellil nous a interviewées Marie-Gold et moi pour discuter de l'histoire de la place des femmes dans le Hip Hop québécois, de nos débuts jusqu'à aujourd'hui. 
On a passé la journée ensemble dans les studios de MG, le temps de se mettre vraiment à l'aise pis de se dire les vraies affaires sur toutes sortes de sujets qui nous concernent de par nos expériences vécues et de nos observations sur le terrain.
On a donc discuté histoire, art et inspirations, engagement social, politique, maladie mentale, raisonnements du métier et évidemment, féminisme dans l'art et dans le rap. 

Salutations à toute l'équipe de L'Itinéraire.
Alexandra, merci pour les excellentes questions et pour le condensé bien récapitulé de cet échange. Je sais pas comment tu as réussi à le faire ;)


Encouragez les camelots ! C'est seulement 3$ !

L’Itinéraire s’est donné pour mission d’accompagner des personnes marginalisées, exclues du marché traditionnel du travail, ayant connu l’itinérance, la dépendance, ou souffrant de problèmes de santé mentale. Au fil des ans, environ 2500 personnes ont amélioré leur qualité de vie par la rédaction et la vente du journal de rue.

 

 

 

 

C'est aujourd'hui que sort en salles le film Kenbe la  (dont je vous ai parlé plus bas) pour lequel j'ai composé la trame sonore.
Évidemment, on a fait l'tour cette semaine pour promouvoir cette sortie.

J'ai envie de surligner cette entrevue lors de mon passage à l'émission “ Qu'est-ce qui se trame ”, animée par Philippe Béland, qui m'y a invitée pour ne parler que de l'art, que de l'oeuvre, que de musique et de mon procesus de création pour ce docu.
Je ne m'y attendais pas. J'me suis carguée dans ma chaise, sourire aux lèvres...

'Sti qu'ça fait du bien de prendre le temps de vous partager ma fonction, mon métier, mes outils, mes procédés et tout ce qui habite corps et âme mon travail, partant de l'inspiration à l'intention, à la réalisation. 
Désolée de vous dire ça en ces termes sacrés mais je tenais à rester fidèle à c'que j'ai ressenti et c'est exactement ce que je me suis dit en fermant les micros. Car cette proposition est rare. Très rare.
Pourtant, n'est-ce pas étonnant à quel point tout ce qui est de l'ordre de l'engagement social comme de la promotion est automatiquement couvert dès lors qu'on cède la place à l'essentiel : la relation entre l'artiste, l'oeuvre et le public. That's it. Tout le reste est superflu.

« Je ne sais pas si on est nombreux ici à s'intéresser aux trames sonores, aux détails de l'inspiration, aux instruments et aux techniques de création mais c'est un public qui existe, qui écoute. On est là. Et on est heureux quand le compositeur pense à nous. C'est un peu ça que reflète cette émission. » me disait Philippe en sortant des ondes.

Et bien mon cher, c'est totalement réciproque. Car je pense beaucoup à vous à chaque fois que je crée. Et même à chaque fois que j'me déplace pour en parler ou pour dériver dans quoi que ce soit d'autre sous la bannière de l'art. 
Merci beaucoup pour cet échange agréable. 

Vous pouvez écouter l'émission ici : http://c1f2.podcast.ustream.ca/a/207398.mp3 
L'entrevue commence à 30 minutes. Mais je vous recommande l'intégral.
Qu'est-ce qui se trame, c'est tous les lundis de 10h30 à 12h00 sur CISM
Et reconnaissance aux radios universitaires et communautaires pour le ton juste, les propos enrichissants, pour les approfondissements.


Kenbe la est présenté dès ce soir à la Cinémathèque québécoise et est en tournée partout au Québec.
Cliquez sur le site de la Cinémathèque pour les horaires et pour voir la bande annonce.

 

 

 

 

 

 

Photosynthèse

L'autre côté du miroir

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Quelques photos prises par moi,
de tout ce qu'il y a à part moi

En construction, pêle-mêle, pour l'instant…