

J’vais encore une fois faire de quoi qui apparemment s’fait pas à l'ère du “ who likes you ”confondu au “who’s like you” : j’vais énoncer une vérité qui n’plait pas à tout l’monde.
Une vérité que certains préfèrent toiser de l’extérieur en se disant « Pfff…si j’me vois pas déjà d’dans, si c’est pas moi qui shine, c’est quoi l’deal ? Tu m’invites à faire mieux ? Tu me dégrades ! ».
Ainsi s’enfoncent les barreaux de la petitesse, du Moi étroit.
Ne me sortez surtout pas du moi que je connais ! Et si je me perdais dans tout ce que je ne suis pas encore, dans tout ce que l’autre peut être et qu’en Moi, je ne vois pas ?
Miroir, Me war…
Est-ce que c’est ce même réflexe qui s’enclenche quand quelqu’un nous dit fièrement qu’il est différent de nous ? Et qu’automatiquement dans notre tête on lui répond « *Tchuip*… mais pour qui tu t’prends ? Prétentieux… »
Pourtant, différent ne veut dire ni pire ni mieux ! Différent veut juste dire différemment !
Quelle opportunité d’accroissement, non ?
À quelle mesure et jusqu’où irons-nous pour ne voir que nous-mêmes ?
Moi je dis qu’il n’y a pire ego démesuré que celui qui préfère s’abriter dans la peur de ne pas être suffisant pour être apprécié, cachée sous le masque fêlé de la satisfaction, plutôt que de s’offrir au devenir, à tous les possibles du soi qu’il reste à explorer, à apprendre, à partager.
Être productif, être évolutif, être vivant c’est être encore capable d’apprendre.
L'un des domaines qui m'emballent et m'inspirent le plus de mon métier, c'est le partage direct, l'enseignement, la transmission.
C'est là où je me sens le plus valable, là où je peux concrètement faire ma part, faire partie de l'enchaînement des idées et de la création.
C'est là où je me mesure le mieux.
J'crois que vous l'avez compris depuis l'temps ; Rencontrer la jeunesse, ça part de là pour moi.
Et le cadre universitaire est un match parfait ;)
Merci à Sandria Bouliane, musicologue et professeure, pour l'invitation.
J'aurais tellement aimé avoir eu accès à ce genre de cours quand j'avais leur âge ! Merci Sandria.
Et merci à tous les étudiants de ce cours pour votre accueil, votre intérêt et votre écoute. Vous m'écrivez quand vous voulez !
Cliquez sur l'image pour lire « La petite histoire » dans La Presse.
Puis lisez ici la suite de ce texte (qui a été coupée par les éditeurs. Et c'est pas mon style de me cacher en tabernacle) ; )
Les individus se rencontrent, se familiarisent.
Habité par la première loi innée de la nature, l’instinct de conservation,
l’Individu répond à la peur de s’éteindre si un autre, sous le soleil, prend sa place.
L’être et l’avoir. On y arrive…
Par conséquent, les individus ne se rencontrent maintenant que pour se faire duels.
Jusqu’au jour où les individuels se rendent compte de la force du nombre !
Du profitable de la survie des semblables !
Le ciel est de plus en plus sombre…
Les individuels se divisent et se rassemblent en groupes de semblables.
Les groupes de semblables se mesurent à outrance, à en oublier de mesurer leur environnement et ses ressources.
Les semblables piétinent les ressources pour gagner leurs guerres
puis se piétinent, se plantent tour à tour, pour reproduire la victoire héréditaire.
À présent, les héréditaires se prennent pour acquis.
C’est ainsi que chaque héréditaire aguerri, dans sa hiérarchie croit qu’il a acquis la terre.
La terre, les individuels se vendent entre eux - de ce qui nous possède, on ne peut pas guérir -
Dès qu’ils oublient tout ce qu’ils ont déjà, au profit du pouvoir qu’ils n’ont pas.
L’Individu n’agit désormais qu’au nom de ce pouvoir : Acquérir.
Il est maintenant en lui-même divisé, entre son être et ses avoirs.
Il se méprend entre tout prendre pour lui et ne rien perdre de lui, se « conservatoire »
Sinon, appartenir à qui ?
Pour s’appartenir, il faut d’abord se laisser Être
S’adapter au cours de la vie car rien n’est immuable.
Rien ne se perd, tout naît sacré, tout doit se transmettre !
Puisque le tout comme sa fin est indéniable.
L’Individu dans son miroir ne se reconnait plus, il prend peur, il se hait.
Il s’exige à tout ce qui passe, au passé dans lequel il se retire
Pour plaider “J’avais” plutôt que dire “ Nous sommes”.
Je me souviens de tout ce que je suis dès que je vois les miens :
Tous les chemins mènent à L’Homme.
Comme sa nature, il ne possède rien
Il est
Il n’existe que pour remettre sa mémoire à demain…
Habitant la première loi de l’acquis - l’avoir est une faculté qui s’oublie -
l’Individuel perd de vue que nous sommes tous Semblables.
Et si l’erreur est humaine, il nie la faute ;
La liberté de l’un commence toujours là où il s’acquiert celle des autres.
« Je saurai que dans la balance, cette menace d'être empiétée pèse beaucoup plus lourd que le sentiment d'être inquiétant quand on porte sur soi sa foi, l'image des cieux qu'il a fallu traverser une fois déraciné de tout, cet espoir qu'il nous reste, auquel on croit et on s'accroche pour exister encore un peu. »
Jenny
Et j'me relève la tête, en silence, pensant au Sri Lanka…

On clôture la semaine qu'on a dédiée au 20 mars, Journée internationale de la langue française.
C'est un sujet qui me tient beaucoup à coeur. J'pouvais pas passer tout droit. La langue française, c'est à la fois mon outil et ma matière de prédilection.
Je trippe ben raide à jouer avec, à jouer dedans mais surtout, à faire touner la clé qu'elle est autour du monde pour recevoir et être reçue, pour se partager dans un langage originel et original où tous les francophones se reconnaissent et s'identifient.
J'ai écouté toutes les émissions, lu tous les articles sur le sujet. J'ai repassé toute l'histoire de la francophonie, de l'évolution de la langue.
J'ai été à la première du docu I speak français, diffusé sur Télé Québec et écouté l'émission qui a suivi aux Francs-Tireurs.
J'ai écouté tous ces débats...
Pour constater avec évidence que rien ne change, ni les chiffres sur la question, ni les positions qui s'entrechoquent.
Puis samedi midi, je tombe par hasard sur le Grand Oral en France. Un concours d'éloquence de 3h (!) diffusé en direct à la télé française où des gens de tous les âges, de toutes les cultures, les provenances et de toutes les formes de malaxage de la langue par la francophonie mondiale se côtoient, sur scène comme dans le jury.
J'ai trouvé ça magnifique à entendre et à voir. Elle est belle cette langue française, sous toutes ses coutures.
Et j'ai trouvé tellement dommage que dans ce grand déploiement d'éloquence, nous, Québécois, soyons absents. Trop occupés à nous débattre plutôt qu'à nous dire...
Cliquez sur l'image pour lire Cette parlure pas très propre que j'ai laissé parler dans ma chronique de cette semaine dans La Presse.
Pour ceux qui ont l'appli sur tablette, vous pourrez même l'écouter.
Je viens de terminer la composition de la trame sonore du documentaire Kenbe la, réalisé par Will Prosper et produit par l'ONF.
Franchement, dès que Will m'a fait visionner son film, alors qu'il n'y avait ni montage, ni mixage, ni habillage sonore, ni musique, déjà, j'ai regardé le tout d'un seul souffle et je n'ai même pas appuyé sur stop après le cue final tant j'étais chavirée.
La générosité et l'humanité des personnages sont venues m'enlacer dès le début.
Et la sensibilité avec laquelle ils se sont racontés dans cet enchaînement où Will leur a prêté oreille m'a totalement décontenancée.
L'exercice a été alors pour moi de les servir à mon tour en me plaçant dans les interstices, en appuyant toute la profondeur humaine et historique de ce récit universel dans ce qu'il a de simple et d'infini.
J'ai très hâte à la première, que vous puissiez le découvrir à votre tour.
Will, merci encore de tout coeur. C'est un cadeau de te rencontrer sous cet angle. Cette collabo ne fait que commencer !
Cliquez pour lire la suite et les détails sur le site de l'ONF

Merci encore à la merveilleuse équipe de Belle et Bum pour ce moment extraordinaire.
Check sur la bucket list fo sho!!!
M. Fakoly, ce fut un honneur...
J'ai beaucoup écouté et chanté Tiken Jah dans ma vie.
Le plus beau cadeau de ce moment, ce fut de constater qu'à ses côtés sur scène comme dans nos belles conversations en coulisses, l'homme est à la mesure de son personnage.
Et c'est ça qui est le plus inspirant.
Love connection ! Ouvrez les frontières !
J'ai reçu un appel de La Presse y'a une coup' de semaines :
« Inquiétez-vous pas, on ne vous appelle pas pour vous demander votre avis raccourci sur un quelconque sujet. On a un projet à vous proposer ! »
Deux semaines plus tard, me voilà membre du nouveau quatuor de chroniqueurs invités par La Presse qui écrira un texte à chaque dimanche.
Et c'est carte blanche dans la forme comme dans le fond !
C'est un honneur et un plaisir.
On va bousculer les standards et faire connaissance !
Ça commence maintenant. Mon premier texte est publié aujourd'hui et vous pouvez le lire ici : À quoi je vais servir ?
On vient d’entamer une nouvelle année.
J’me dis qu’y’est peut-être temps que j’écrive de quoi de nouveau sur mon site web. Quand t’embarques dessus, le premier article que tu vois, c’est celui que j’avais écrit sur l’épopée Slav.
Damn… Ça remonte à loin. Réchauffé. Affaire classée. Faut que je scroll ça plus bas pis que je mette de quoi de plus hot en haut de page.
Mais là, y’a queck chose qui me dit de laisser ça là. Je sais pas pourquoi mais je ne sens pas que c’est conclu.
Deux semaines plus tard, je vois le doc Entends ma voix sur Artv.
Et hier soir, la suite de l’intrigue sur Tout le monde en parle.
Enfin ! Que j’me suis dit. Enfin ce foutu dialogue tant attendu !
La discussion se devait d’être humble.
Je ne sais pas où elle s’est perdue entre respectueuse et respectueries…
Vous pouvez voir tout le montage de l’entrevue avec Betty Bonifassi et Elena Stoodley sur le site de Radio-Canada TLMEP
En voici le résumé et ce que moi j’ai ressenti :
C'est loin d'être évident et pourtant...
Si le désir est un crime, fou comme le strict nécessaire est loin de l'évidence.
Surtout quand on travaille dans le domaine de la création, qu'on a l'habitude du spotlight plus que du soleil, du désir d'exprimer son ego plutôt que de le taire, du besoin constant de valorisation avant même la juste recognition, avant même l'affranchissement, qu'on a le réflexe de tout forger, remodeler à notre image, détourner tous les regards dans le nôtre...puis amorti, on se frappe le torse, le coeur et on appelle ça ambition.
S'il y a un concept sur lequel la plupart des croyances s'entendent jusqu'au trépas, y compris l'athéisme, y compris toutes les sciences, c'est celui-ci : The purpose of life is life.
La raison de la vie, c'est la vie elle-même.
2019, j'vais tenter désormais de tout donner sans attente et sans regret, comme je vais tout accueillir sans chercher à domestiquer ou assujettir tout ce que je reçois.
That's it.
Je nous souhaite amour, conscience, vérité, équilibre, quiétude.
Je nous souhaite la reconnaissance : « B.− Absol. Sentiment qui incline à se souvenir d'un bienfait reçu et à le récompenser. »
Bon. Récompensons la vie alors !
Bonne année 2019 à tous !!!
Boite vocale : Médias, Politique, Artiste, Activiste et même Famille !
Je vous ai déjà dit que je ne sais pas comment l'expliquer ou lui plaire.
Je sais simplement que je n'oublierai jamais que je viens du populaire.
Je ne parle pas pour lui, je ne parle pas en son nom, je parle avec lui.
Et il n'a pas de frontières sinon celles que chacun peut choisir de lui donner.
Quel dommage… Tous ces gens avec qui j'ai trippé fort, avec qui si souvent j'ai parlé, écrit, composé, rêvé, trippé liberté !
Et qui aujourd'hui me demande de choisir mon camp ?!!!
Je ne voulais pas ajouter ma voix parmi tous les débordements et toutes les dérives. J'avais pas l'goût de conjuguer avec les fusillades d'insultes venant de toutes parts dans le no man's land, préférant me taire pour réfléchir l'ensemble au lieu de me diviser.
Je croyais que la douleur était vénérable. Que devant elle, on retenait notre souffle, par respect, pour voir ce que l'on fait et ce que l'on peut faire.
J'ai été surprise de voir à quel point personne ne l'entend plus quand la peur la caviarde. Car oui, c'est elle la seule censure. Cette peur que la réalité de l'autre empiète sur notre propre existence fragile.
Ça me brise le coeur. Alors je brise mon silence.
Pourquoi est-ce si difficile de comprendre le sacré ?
Dire à quelqu'un : « Tu ne porteras pas ces vêtements quand tu entres chez moi, même s'ils te sont sacrés » ça se respecte.
Mais dire à quelqu'un : « Tu n'as pas de chez toi car je ferai tout ce que je veux du sacré qui t'appartient » , où est le respect ?
Pourquoi est-ce si difficile de comprendre qu'il y a des émotions qui ne nous appartiennent pas ?
Qu'il existe des choses qu'on honore en les regardant sans jamais les toucher, qu'on partage seulement en les pointant du doigt ?
Qu'il y a des sensibilités qu'on ne peut pas intérioriser ni personnifier sans nécessairement jouer faux et donc les profaner, puisqu'il n'y a pas d'abstraction possible, puisqu'elles ne peuvent pas empiriquement faire partie de notre propre vécu ?
Surtout quand ces sensibilités existent encore, ombragées par les nôtres, par cette part d'une même histoire qui en profite encore ?
Non, je ne parle pas du culturel.
C'est un honneur de partager tout ce qui nous caractérise.
Je parle d'appropriation du réel.
Car en réalité, l'esclavage existe encore.
Et c'est là tout ce qu'il faut comprendre et donc interpréter avec justesse.
Quand tu dis le mot “esclave”, pour moi c'est pas de l'art,
certainement pas de l'entertainment
et si c'est juste les affaires, as usual, ce n'est toujours pas moi qui en profite.
Quand j'entends le mot « esclave », je lève la tête comme si tu dis mon nom.
Comprends que si je ne me vois pas quand tu mets en scène LA réalité,
que je suis absente en ce que tu appelles ta liberté ou ton imaginaire,
que je le suis encore même en ce que tu appelles MON esclavage
et que je n'entends même plus la douleur et la force, la profondeur du feel existentiel de la voix de mes aïeux dans nos propres chants sacrés,
c'est que pour toi, je n'existe pas objectivement. C'est qu'avec toi, je ne suis pas, distinctement.
C'est pas moi qui le dis, c'est la science : « L'homme est une mémoire qui agit ».
Si avec toi on m'oublie, si avec toi je n'existe pas, contre toi je résiste.
Alors si tu es conscient que l'histoire est une réalité qui perdure avant d'être de l'art,
si tu es conscient de la provenance de ces chants que mon peuple a soufferts, a priés, a pleurés, avec lesquels il a gardé la tête haute sous le soleil et les coups, puis fermé les yeux devant tant de cercueils et de berceaux...alors tu sais qu'on ne peut les chanter de façon honorable sans ceux qui leur rendront justice.
Tous les grands artistes le savent, il y a des répertoires qu'on n'osera jamais toucher, ne serait-ce que par humilité.
Mais qu'y a-t-il de plus respectable que la mémoire d'un homme qui cherche encore à épargner la valeur de sa vie dans un monde où la vie s'achète et se gaspille, où la vie s'offre en spectacle ?
Jamais je ne mettrais muselière à la muse.
Mais si je t'affirme que tu dis quelque chose qui me blesse, te fous-tu de ma gueule à ce point pour continuer à la répéter sans te taire d'abord pour comprendre pourquoi ça m'a heurtée ? Tu ne veux pas qu'on en parle entre nous, qu'on essaie d'abord de nous mettre d'accord entre l'intention et sa portée ?
Entendons-nous,
ce n'est pas que des Noirs aient chanté au passé mais bien parce que des Noirs chantent encore au présent, des chants de nègres, pour survivre.
Merci pour votre écoute…
Jenny