À suivre...
Teaser de la websérie en développement adaptée du roman jeunesse de l'autrice québécoise Annie Bacon
Une réalisation de Sébastien Godron
Scénariste : Elisabeth Locas
Producteur exécutif : Laurent Everaerts
Et la musique ? Par Jenny Salgado
Pendant le mois de septembre de 2020, Guillaume Soucy et l’organisme À portée de mains ont eu la brillante initiative de diffuser un projet de multimédia éphémère sur les murs du quartier St-Michel à Montréal.
L’idée était de synchroniser les poèmes ou textes de différents écrivains (un/une par semaine) sur des images et de la musique en toile de fond.
Ils m’ont contactée pour me proposer de faire partie des auteurs. Ils m’ont dit “St-Michel, poésie, réverbérée direct sur les murs et corner des petites rues et avenues passantes…
J’ai répondu : « C’est cool. Présente. C’est le moment de se redonner à la source. »
Et j’ai écrit un texte pour l’occasion.
En arrivant sur place, j’étais pas certaine de mon feeling initial.
J’me suis demandé quel était le réel entrainement du geste puisqu’il n’y avait pas eu de promotion et donc pas de foule sur les lieux.
Mais quelque chose, de l’ordre du subconscient, m’a gardée plus longtemps que prévu sur place.
Puis comme j’écoutais la musique et lisais mon texte qui se répétait en boucle, imprégné dans cet environnement et surtout, dans les regards des citoyens qui passaient avec leurs quotidiens dans les mains dans leurs démarches existentielles, j’ai tout pigé.
J’ai compris que cette boucle faisait son oeuvre dans le temps…
Ce sont les passants, les habitants du quartier qui nous l’ont dit puis nous ont remerciés de leur offrir une parcelle d’âme, ce quelque chose qui retient leur attention et leur parle, à eux !
« On voit jamais ça ici ! D’habitude, faut se rendre au Centre-Ville pour avoir accès à cet art là ! Ça fait du bien que ça vienne à nous…»
« Merci de faire ça pour nous, le vrai monde. De nous parler dans le langage du vrai monde, ici, direct où on habite ! »
« Ah! Ça c’est super pour les jeunes du quartier qui passent pis qui ont pas l’choix d’entendre, de voir pis de lire ça, construit pour eux, par quelqu’un qui vient d’la même place qu’eux… bravo. »
Voilà.
Voilà à quoi ça sert l’éphémère qui s’imbibe à vie dans le coeur et l’esprit de ceux pour qui il a été créé.
Merci.
Cliquez pour lire le texte
Je vous l’ai déjà dit, je le dis constamment : jamais je ne me tais.
Ma vie entière est ma déclaration.
Aucune absence, aucun silence. Que des déclamations…
Nul ne parle en mon nom.
Pas même pour esquisser ne serait-ce qu’une parcelle de ce que je pourrais penser. Le jour où nous saurons nous questionner au lieu de nous juger, où nous nous laisserons le temps de nous développer avant de nous conclure, ce jour-là annoncera le vrai changement. Celui vers un monde où chaque homme parle toujours à tous, pour tous, de tous les hommes.
Je me croyais démocratie. Aujourd’hui je ne crois plus, je suis.
Car tout régime politique est un système.
Tout système est une construction ordonnée.
Et là où il y a ordonnance, il y a forcément “ ordonneur ”.
Alors où ce dernier me classe-t-il dans sa vue d’ensemble ?
À quel moment arrive-t-il à moi quand il distribue les biens, pour ne pas dire l’existence à l’ensemble ?
Qui reçoit-il lorsque la table est mise, quel est son raisonnement ? Et pourquoi celui-ci ne m’attribue-t-il ENCORE que les restants du banquet, les miettes sur le parquet ?
Je m'adresse aussi à toi, toi qui réclame ta volonté comme si c'était la mienne, toi qui parle à ma place !
Je n'entends que du vacarme, j'entends crier “lève-toi !”,
Je vois s'élever des symboles, je vois s'élever les poings
Je vois les larmes versées sur les stèles des rois, je vois s'élever des couronnes qui n'ont plus d'auréole,
J'entends s'élever les voix, j'entends s'élever des mots !... mais le sujet reste assis.
Avant, je croyais en la démocratie.
Aujourd’hui, je ne crois plus.
Je suis chaque individu de cet ensemble né pour manifester l’impartialité dans l’unité.
L’ordonneur ?
Si l’ordonnance ne découle pas du droit naturel à l'équité que possède tout un chacun dans l’équilibre, je l’appelle imposteur quand il m’appelle désordre. Nous voilà opposés.
Ce ne sont pas là mes propositions. Ce sont ses définitions. Et il paraît que nous discutons, sans nous attarder à la linguistique :
- Qui est votre leader ? Et que voulez-vous ?
Me demande-t-il, comme si on négociait une belligérance au milieu des tranchées.
Comme si on se scindait en pays étrangers.
- Tant de ventres à nourrir, mon frère. La raison d’exister !
I can hear my belly, mon frère ! Il impose sa gérance !
Aucune frontière ne représente une fin. Sinon celle de l’errance.
Une seule mère nourricière. Une seule mère patrie ?
Tu le sais, c’est toujours la faim qui défonce les garde-manger.
Sauf quand c’est l’avarice. Celle qui nourrit ses riches.
La vie n’a pas de prix. Tu distribues la mort ! Tu crois qu’on ne voit pas le tri ?
N’est-ce pas toi que j’ai nommé jadis, pour m’interpréter ?
Ma parole t’es prêtée. Et je n’ai qu’un seul mot pour répondre à tes deux questions :
Elle s’appelle évidence.
L’éléphant dans la pièce.
Toi, tu joues l’élu, faon devant les phares, l’inconscient du Far West ?
L’éclat des coups de feu lui non plus ne fait pas de sémantique.
Il parle économie. Le sceau des grands vaisseaux. T’inquiète, on connaît.
T’as picoré la terre, t’as picoré ma peau, mais qui touchera mon soul ?
Ça va de mal en pis, en oeuvre pie décoré. J'entends les tintements de tes poches que tu frôles.
La richesse d'un coeur lourd, la tête sur les épaules,
J'ai vu le sommet.
T'inquiète, nous aussi, on sait qui on est.
Rejouer ta putain de scène antique ?
J’te vois sous ton bonnet !
Aucun trou de mémoire, l’histoire me l’a dit, ceci n’est pas mon rôle.
Démocratie ! Il manque des morceaux dans l’puzzle !
Et chaque pièce volée exigera toujours qu’on redonne la monnaie…
Je m’appelle Évidence et si devant moi tu détournes les yeux,
tu es de mauvaise foi mais moi, je ne crois plus. Je suis ce que je veux.
La même chose pour tout le monde : Je veux ma part.
Je veux l’équilibre.
Je veux la paix.
Respect à tous les feus affranchis
qui dans cette histoire systémique ont fait combustion avant moi.
Pardonnez ce temps, ce spectacle disgracieux sous ces lumières sombres.
Je m’en irai à votre vie. Je ne retournerai pas à vos tombes.
Je n’attends plus. Je ne lead même plus.
Aujourd’hui… Je suis.
Jenny Salgado
Ce matin, 23 juin 2020, veille de la St-Jean, j'entendais Dany Laferrière dire ceci à la radio :
« Je suis comme un escargot qui ramasse en tout sa demeure, qui l'emmène partout avec lui... En tout, on pose un grain d'éternité...»
Dany !
Je fais suite en partageant ceci :
Et bonne Fête nationale à tous...
À l'aube de la Fête nationale, La Presse se demande qui sont les inspirations québécoises des rappeurs d'ici...
Salutations à Marissa Groguhé pour cette discussion intéressante.
En ce dimanche de recueillement, lendemain d'obsèques, toute l'équipe des Productions J.Kyll tient à souhaiter sympathies et condoléances à la famille, aux amis, camarades et fanatik de Alain Philoctète...
Alain c'est, entre autres grandes choses, le héros du film «Kenbe La» de Will Prosper pour lequel j'ai signé la musique et qui a donc gravé mon inspiration vitale l'année dernière.
On ne sait jamais ni comment ni à quel moment on change le courant des choses, de l'histoire, de la vie…
Pour ce qui en est de la mienne, sur ma ligne temporelle, y'a un avant et un après ma rencontre avec Alain.
Cet homme et sa femme ont mis une lumière et un cri sur la passé silencieux qui m'habite et me forge.
Ils ont posé la hampe à mon étendard et à ma flamberge.
Ils ont pétri mon expression artistique.
Ils m'ont permis non seulement de croire mais d'expérimenter les générations qui me précèdent et tout ce travail qu'elles ont accompli pour que je puisse être présente à mon tour.
Parfois on cherche l'espoir au large de l'horizon. Et voilà que celui-ci nous ramène à notre mémoire.
Alain, merci pour tout...
M pap bliye, papa. Ochan!!! Kenbe la.
« Il n'y a pas d'amour sans lutte »
#SouvenirsDe2020
Ne pas oublier qu’ultimement, c’est encore et toujours c’qu’on est en train de faire : Battre la mesure. Créer de nouveaux souvenirs…
Sortir des ouï-dire et des qu’en-dira-t-on ; Ne se fier qu’au silence avant de faire du bruit, qu’à ce que l’on sait, par soi-même. Ce qu’on a déjà expérimenté…
Qu'est-ce tu vas doser devant l'absolu ? Pis qu'elle part de ta mesure vas-tu lui laisser ?
Un de mes meilleurs moments de collabo de 2020, c’est cette rencontre avec Marie-Gold.
Sincèrement, j’ai dialogué avec plusieurs artistes de la relève au courant des années. Or, le face-à-face avec MG pour moi s’est vraiment distingué. La personne au-delà du personnage, je l’ai trouvée mature dans sa drive, déterminée dans son laisser-aller et humble dans son assurance, ce qui lui donne une perspective très étendue et réaliste dans ses ambitions et aspirations.
Conversation super franche et fluide.
Au final, ça a donné ça : Doser
C’est la dernière pièce de son nouvel et premier album, Règle d’or, sorti il y a deux jours, qu’elle m’a invitée à conclure.
Album très fidèle a ce qu’elle est réellement alors j’ai kiffé. C'est un honneur.
Et je lui ai offert tout ce que j’ai ressenti en cet instant.
Que du love.
Merci pour cet échange très humain, MG. Et longue route ! You got the floor…
▶️Écoutez la chanson et l'album
J’ai ouvert la fenêtre ce matin, aux petites heures.
Comme elles sont grandioses, les petites heures !
C’est le chant glorieux d’un oiseau qui m’a interpellée, me l’a recommandé.
Annonciateur du printemps arrivé… ou du printemps avenir ?
Ça sonne comme une comptine d’enfants, n’est-ce pas ?
J’espère encore que tous les enfants du monde s’éveillent au chant des comptines.
« Ne laisse pas l’hiver s’éterniser et traîner ses bottes chez toi.
Pèlerin, je m’excuse d’oser te le dire mais tu dois reconnaître ton temps comme tu reconnais ton temple ; Il est l’heure pour toi de rentrer. »
Il y avait longtemps que les ramages ne traversaient plus mes vitres ( ou mes tambours ? ) , obscurcis par le bruit des déplacements humains…
Mais nous voilà tous confinés désormais, dans nos occupations fanées
Chute effrénée,
Tomber des cieux sans sol.
Rien d’nouveau sous l’soleil ;
Il est si loin de nous. Alors ? Qui croit encore qu’il se sent seul ?
Le spectacle profané des engagements sans soldes
Les vertus affinées de la fainéhantise affamée
Plus de faits, plus de faux
Plus de noir, plus de blanc
Que des tons choisis chez l’teinturier, badigeonnés sur des drapeaux.
Des récits de flamboyances, de guerres et d’amours à distance, de mémoires sous des chapeaux
En signe de “crois”
Si l’chapeau te fait, porte-le…
Le vent se déchaîne dans les cheveux des masques décoiffés à la queue-leu-leu.
Si l’chapeau te porte, porte-le !
Ou défonce-toi aux instants malheureux.
Ou défonce-toi.
Que des nuances d’ignorance dans l’espérance de la raison.
Et du coup, soit vite fait tu dégrises, soit tu t’en “ fou ”,
soit tu t’en soûles.
Car si l’oisiveté est mère de tous les vices, peut-t-on la blamer de vouloir nourrir ses enfants ?
Et ceux-ci, révoqués, renvoyés à leurs nids, de pleurer la souvenance des planches qu’ils foulent ?
Comme disait Laborit, l’homme n’est qu’une mémoire qui agit.
J’espère encore que se souvenir assagit.
Nous voilà tous confinés dans nos obligations fanées
À tâtonner l’incertitude, à s’imaginer la clarté aux lueurs et murmures de nos connaissances.
J’me souviens de mes potes en’d’dans qui m’disaient que la liberté se trouve entre les murs.
Hey les gars, est-ce que j’dois me méfier alors de son goût amer ?
Ou m’en familiariser tout comme je m’accoutume à ma propre amertume ?
Car nous voilà tous confinés à nos êtres fanés.
Qu’en reste-t-il de vivant ? Ou que reste-t-il de la vie ?
Sinon ce souffle qui a toujours traversé nos soupirs
Et nos soupiraux pour rentrer chez lui,
Nous attendre en silence.
Dans le cadre de la semaine précédant la Journée internationale des femmes, Alexandra Guellil nous a interviewées Marie-Gold et moi pour discuter de l'histoire de la place des femmes dans le Hip Hop québécois, de nos débuts jusqu'à aujourd'hui.
On a passé la journée ensemble dans les studios de MG, le temps de se mettre vraiment à l'aise pis de se dire les vraies affaires sur toutes sortes de sujets qui nous concernent de par nos expériences vécues et de nos observations sur le terrain.
On a donc discuté histoire, art et inspirations, engagement social, politique, maladie mentale, raisonnements du métier et évidemment, féminisme dans l'art et dans le rap.
Salutations à toute l'équipe de L'Itinéraire.
Alexandra, merci pour les excellentes questions et pour le condensé bien récapitulé de cet échange. Je sais pas comment tu as réussi à le faire ;)
Encouragez les camelots ! C'est seulement 3$ !
L’Itinéraire s’est donné pour mission d’accompagner des personnes marginalisées, exclues du marché traditionnel du travail, ayant connu l’itinérance, la dépendance, ou souffrant de problèmes de santé mentale. Au fil des ans, environ 2500 personnes ont amélioré leur qualité de vie par la rédaction et la vente du journal de rue.
C'est aujourd'hui que sort en salles le film Kenbe la (dont je vous ai parlé plus bas) pour lequel j'ai composé la trame sonore.
Évidemment, on a fait l'tour cette semaine pour promouvoir cette sortie.
J'ai envie de surligner cette entrevue lors de mon passage à l'émission “ Qu'est-ce qui se trame ”, animée par Philippe Béland, qui m'y a invitée pour ne parler que de l'art, que de l'oeuvre, que de musique et de mon procesus de création pour ce docu.
Je ne m'y attendais pas. J'me suis carguée dans ma chaise, sourire aux lèvres...
'Sti qu'ça fait du bien de prendre le temps de vous partager ma fonction, mon métier, mes outils, mes procédés et tout ce qui habite corps et âme mon travail, partant de l'inspiration à l'intention, à la réalisation.
Désolée de vous dire ça en ces termes sacrés mais je tenais à rester fidèle à c'que j'ai ressenti et c'est exactement ce que je me suis dit en fermant les micros. Car cette proposition est rare. Très rare.
Pourtant, n'est-ce pas étonnant à quel point tout ce qui est de l'ordre de l'engagement social comme de la promotion est automatiquement couvert dès lors qu'on cède la place à l'essentiel : la relation entre l'artiste, l'oeuvre et le public. That's it. Tout le reste est superflu.
« Je ne sais pas si on est nombreux ici à s'intéresser aux trames sonores, aux détails de l'inspiration, aux instruments et aux techniques de création mais c'est un public qui existe, qui écoute. On est là. Et on est heureux quand le compositeur pense à nous. C'est un peu ça que reflète cette émission. » me disait Philippe en sortant des ondes.
Et bien mon cher, c'est totalement réciproque. Car je pense beaucoup à vous à chaque fois que je crée. Et même à chaque fois que j'me déplace pour en parler ou pour dériver dans quoi que ce soit d'autre sous la bannière de l'art.
Merci beaucoup pour cet échange agréable.
Vous pouvez écouter l'émission ici : http://c1f2.podcast.ustream.ca/a/207398.mp3
L'entrevue commence à 30 minutes. Mais je vous recommande l'intégral.
Qu'est-ce qui se trame, c'est tous les lundis de 10h30 à 12h00 sur CISM
Et reconnaissance aux radios universitaires et communautaires pour le ton juste, les propos enrichissants, pour les approfondissements.
Kenbe la est présenté dès ce soir à la Cinémathèque québécoise et est en tournée partout au Québec.
Cliquez sur le site de la Cinémathèque pour les horaires et pour voir la bande annonce.
Ceci n’est pas un écriteau
Mais un cri du coeur
J’écris dans l’ciel
Que cette année 2020 nous soit existentielle.
Si le spectacle doit continuer,
Qu’on y mette de l’amour, qu’on y mette du vrai, qu’on y mette du beau
Parce que c’est ça, rien qu’ça qu'on célèbre réellement derrière les rideaux.
Le triomphe ?
Ne laissons pas les applaudissements s’estomper dans l’silence qui ronfle,
couchés sur le dos, affalés dans la défaite
des lendemains du temps des fêtes,
les yeux grands ouverts rivés au plafond
dégoulinant de rêves assommés en plein vol…
Party on!
Et cheers à tous ceux qui s’réveillent
Et à tous ceux qui s’révoltent
Pour crier “ Présent ! ”
Célébrons tout ce que nous savons, tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes déjà.