Quand j’ai reçu cet étonnant appel m’invitant à faire partie du très sélectif jury qui allait choisir l'équipe de professionnels en architecture ( et c'est un concours ouvert au Canada, à l'Union Européenne et au Royaume-Uni ! ) qui va FINALEMENT construire le projet Espace Rivière à RDP, j’ai d’abord froncé les sourcils.
Hein ? Moi, vous êtes sûrs ? Mais qu’est-ce que j’y connais en architecture ?
Et puis il n’a suffit que de quelques secondes pour que je me rappelle d’où je viens.
T’inquiète ! Ça, ça ne s’oublie pas, tu le sais déjà.
Or, ce qui m’échappe encore souvent, c’est à quel point les “projets” - projets dans le sens de projections, d’intentions, d’évolution - qui m'interpellent au présent ont toujours tendance à vouloir m’y ramener à ce “d’où je viens”.
Mais bon… Comme j’le dis à répétition, tant que je peux me présenter fièrement, intègre, évolutive, futur de mon passé…let’s talk.
C'est un honneur pour moi de remplacer Nicolas Ouellet pour tout l'été à la barre de l'excellente émission Nouveaux Sons, où on parcourt tout ce qui se passe en musique en ce moment sur la planète, toutes ces nouvelles tendances qui nous ramènent à leurs inspirations et à leurs sources premières.
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transmet...
On est déjà à mi-chemin de l'aventure et c'est un des plus beaux trip de carrière pour moi jusqu'ici. Le privilège de se plonger totalement dans la musique de façon intensive pendant tout un été pour ensuite partager les trouvailles et les bijoux de ce langage universel qui nous relie...wow.
Merci la vie.
Et merci à vous aussi qui m'écoutez à tous les soirs, à vous qui m'écrivez aussi pour partager vos appréciations, c'est un immense cadeau que vous me faites...
Cliquez sur l'image puis allez en bas de page pour écouter le balado.
Pour parler de la pub des Jeux Olympiques, de persévérance scolaire, de l'influence du Rap entre autres sujets...
Cliquez sur l'image pour écouter l'entrevue
Si une image vaut mille mots, 25 images valent tout un pan de notre récit commun.
C'est un honneur...
Bibliothèque Marius Barbeau, du 2 février au 1e mars 2022
Encore un autre sujet de débat sur la sellette.
Je vous avoue que je commence à en avoir marre des débats à tous vents qui s’infiltrent même dans nos moments de célébrations.
On ne se parle plus, on ne se comprend plus, on se débat. Et tout l’monde jure que tout baigne chez lui ! Passez-moi l’eau bénite !
Très souvent, dans les soupers à large table ou dans l’une de ces soirées mondaines qui reçoivent des personnalités de tous les milieux dits “culturels, je finis par me retrouver assise à boire de l’eau plate avec le ou les athlètes dans la place. C’est souvent avec eux que j’ai les meilleures conversations, sincères, parallèles et sans prétentions.
Ça fait un p’tit bout d’temps qu’on le constate pis qu’on s’en parle entre nous.
Du fait qu’il y a ce quelque chose de difficile à définir mais qui fait en sorte qu’on est seuls à se comprendre sur certains sujets, certaines situations, nous, les athlètes, les artistes et certains professionnels fuckés de quelques rares passions.
En ce moment, le débat plane sous l’effigie de la réception chinoise.
Bon. Je ne vous ferai pas le plaidoyer du pourquoi c’est d’la marde que ce soit la Chine qui accueille les Jeux Olympiques cette année. J’pense qu’on est tous d’accord là-dessus.
J’vais plutôt faire court mais si vous ne savez toujours pas qui est la Chine aujourd’hui, j’ai bien peur que vous ne soyez pas conscients de qui vous gouverne et derrière quelles stratégies de Machiavel, depuis toujours…comme au futur présent.
Yo, comprenne qui peut !
Et la Chine n’est pas le seul joueur sur l’échiquier ! Où toutes les nations font la même course vers le même pouvoir, vers la même victoire !
Pendant que tous les drapeaux cherchent à se planter, il y a aussi des individus, des hommes, des femmes, j’ai même envie de dire des enfants qui n’ont jamais grandis et des accomplissements, coincés entre l’art et le corps, qui ne savent ni ce que c’est que de jouer ni ce que c’est vraiment que de devenir un adulte.
Ces gens qui vacillent entre savoir absolument, quasiment depuis la naissance, qui ils sont ou sinon, s’oublier totalement. Vacillent entre “the beast”, “the machine” et l’homme, l’âme pognée en-dedans.
Pendant que les autres jouent, s’amusent, pendant que les autres se font l’amour et la romance, pendant qu’ils se défilent ou se défoncent, qu’ils pimp ou qu’ils dansent, qu’ils rêvassent ou qu’ils s’embrouillent, se perdent, se retrouvent, se remettent en question et se résignent ou se réinventent… toi, tu sais déjà.
Toi, tu donnes tout, tu sacrifies tout, ton temps, ton énergie, ton corps, ton soul, tes plaisirs, tes amours, ta vie !
Toute ta vie se résume à cette victoire personnelle, d’homme, de femme, d’enfant.
Et détrompez-vous. Tout cela se meut par aucun commandement, aucun cri national !
L’ordre, le cri, il vient de toi. Que de toi.
Tu es né comme ça, né pour ça. Tu ne peux pas, ne sais pas être autrement.
Mais être quoi alors ? Une médaille ?
Pourquoi est-ce qu’on a le réflexe de garder les yeux figés sur ce qui brille, sans jamais voir ni même penser au minéral ? À la chimie de l’élément natif, à la rudesse du sol, aux profondeurs de la terre et au mouvement des eaux, à l’acharnement et la persévérance du temps qui le révèle et le fait miroiter ?
Pendant que les drapeaux s’emportent vers les podiums, toi, c’est toute ton alchimie que tu portes autour de ton cou, les yeux dans les yeux en regardant le ciel.
Mais fais gaffe, Icare ! Tu le sais que tu n’es pas le Soleil.
Que ta flamme peut s’éteindre et que si tu la perds, tu perds tout.
Tu te recommences à ton point de départ, où tu devras trouver ta marque.
Je ne fais pas l’apologie du monde athlétique, ni même de la vie athlétique.
Ça aussi c’est un autre débat.
Et je me débats moi-même quand, en temps qu’artiste, je me compare aux athlètes.
Ce que je dis, c’est tout ce que vous savez déjà ou que vous devez savoir vous aussi.
Demander à un athlète olympique de choisir entre son sacrifice absolu, sa vie toute entière qui se raconte devant nos yeux, inspirante pour tant de gens, pour tant de jeunes, son statut d’homme qui se dépasse, qui donne tout pour être à son meilleur, parmi les meilleurs et qui va jusqu’au bout !
Lui demander de choisir entre ça, tout ça et une position politique symbolique qui n’y changera que dalle aux affaires étrangères et à cette foutue course au pouvoir impérial qu’on a substituée au mouvement naturel et qu’on appelle l’Histoire ?
Lui imposer ce choix tyranique, c’est ne pas voir ni comprendre le big picture.
C’est de voir la forêt mais… s’en battre les racines…de l’arbre.
Mais l’arbre, c’est la forêt ! C'est ce que nous ont appris les Premières Nations !
C’est de jouer comme l’empire et de ne plus voir l’homme, de ne voir que le gain.
Même quand ce gain s’appelle “la cause” et qu’on ne voit plus l’effet.
Les jeux sont faits, rien n’va plus.
Et je mise tout sur l’homme.
Il était une fois…
Est-ce que j’ai fait la paix avec toi ? Avec c’que tu as fait ?
La paix entre mes conclusions et la tienne ? J’suis encore scindée en deux…
Je l’sais même pas si c’est right de ma part d’entrer dans ton trip. Dans ton symbolisme auquel, je l’avoue, j’ai souvent ajouté les mots « à la con ». Mais quelques secondes après avoir pensé ça, j’me dis « damn right ».
Je respecte tout de toi. Jusqu’au bout. Même ton allégorie du chiffre 2 que tu nous as estampé dans l’coeur pis dans l’crâne au faîte de ton envol, de ta chute.
J’ai passé la journée avec les boys aujourd’hui. :)
On a été invités, pour être honorés, à célébrer le temps et tout ce qu’on lui a donné puis laissé. Toute la signifiance du moment présent en fait !
On a donc embrassé plusieurs instants où on pensait ensemble à toi. Je n’ai pas eu à le faire seule. On n’a pas trouvé ça étrange du tout. On est habitués de sentir ta présence aux moments opportuns. On apprécie ces clins d’oeil de la vie que tu nous fais.
Mais maintenant que je suis rentrée seule à la maison, je requestionne la vue d’ensemble.
Célébrer la signifiance du présent qui cumule toute une vie ?
Combien de fois m’as-tu dis que tu ne trouvais pas ta signifiance ? Que malgré tous tes efforts, tu ne comprenais pas ta vie ?
Après toutes ces années, je ne sais toujours pas si c’est normal qu’encore, je cherche le moment du fil de ton intrigue où moi, j’aurais pu intervenir et tout changer pour toi.
Je repasse en boucle toutes nos discussions mais surtout la dernière juste avant que tu partes. Ton dernier texto aussi, celui que je n’ai toujours pas effacé de mon cell… ben voilà. Lui aussi il m’a percée jusqu’à mon cellulaire.
Right now, c’est plus le fait que tu sois parti qui me déchire. C’est le fait que tu sois parti seul, sans nous dire au revoir, ni où tu t’en allais.
Je ne sais pas si les gens qui me lisent comprennent c’que j’veux dire.
Partir seul. L’ultime solitude. Le vide plus assoiffé que l’amour. L’exil qui ne te promet rien, rien d’autre que l’interruption.
Me l’as-tu dis que t’étais rendu là ? Est-ce que pour toi, j’ai rempli le vide plus que l’amour ?
Est-ce que ça m’arrive de m’ajouter au vide ? Plus qu’à l’amour ?
J’me repose la question avant de poster ça.
J’le fais pour qui ? Pourquoi ?
Si c’est pas juste d’l’amour, pur et net, j’le post pas…
Encore une fois, pas bizarre du tout, ce soir y’a un docu qui joue à Télé Québec.
Qui raconte l’histoire d’un homme qui est parti tout comme toi mais aussi celle de sa gang de chums, de ceux qui restent. Même pas en suspend mais en chute libre.
So j’plonge deep dans la réflexion, la méditation, avec eux, avec toi.
Ça m’fait du bien...
Love you bro. You already know. You already knew. Pis moi je l’sais maintenant.
C’est l’foutu vide ! Faudra qu’on inonde d’amour tout ce vide !
Pis qu’on apprenne à se parler vraiment, s’écouter vraiment et demander de l’aide, pour soi comme pour les autres.
Alors pour moi, d’abord.
Pour toi, bien sûr.
Mais surtout pour tous ceux qui restent…
Post.
1-866-APPELLE
J’ai hésité à écrire ces voeux ici cette année.
Face à l’absurdité du temps et des événements, des moqueries de l’espérances.
Mais il y a ce qu’on espère puis il y a ce que l’on sait.
Je m’évertue à honorer ce que je sais.
Je sais que ce n’est pas l’espoir mais la nécessité qui me fait agir.
Rester en mouvement, ne serait-ce qu’en vibration, pour ne pas expirer sa fin.
Le besoin d’appartenir, de connecter aux autres, au Dieu dans la machine, aux restes humains…
Car quoi qu’on en pense, c’est là même que se trouve soit la finitude, soit l’infini.
Et je n’ai pas fini.
Alors je jette ces mots, forgés de lettres bien déterminées, pour qui peut les comprendre.
Comprendre leur discours interminable et sans résolution, sinon celle de simplement être, ensemble.
À nous tous je souhaite bonne année, bonne persévérance !
Et surtout, bonne expérience et hommage à toutes nos connaissances réelles comme véritables !
En anglais je vous dirais “I know you know me”.
Mais en ces termes, je me comblerai de justement signer,
Amour.
À la vie, à l’Amour !
J'ai évolué toute ma jeunesse dans les quartiers St-Michel et Montréal-Nord.
Moun mwen yo, sa kap fèt!
J'le sais qu'encore aujourd'hui, y'a des gens, dès qu'ils voient ces noms-là, ils m'imaginent dans un film de gangster, sombre et glauque, dans le far west du rêve québécois, à éviter les coups de feu et les propositions des gangs de rue.
Malade comme on peut laisser traîner pis s'étendre des stéréotypes pendant des décénnies de mensonges !
But you know... le malheur des uns fait l'affaire des autres. Alors vas-y Jenny ! Fais-nous la promotion du malheur !
Finger twist.
Doigt d'honneur dans les airs...
De quel malheur tu parles ?
Je dois tout à mon lèl ! À ces quartiers qui ont fait de moi qui je suis, m'ont tout appris, m'ont donné ma force et mon esprit communautaire avant de me propulser dans l'universel qui se reconnait en moi.
Aujourd'hui, j'vous parle de l'autre Montréal-Nord. Le vrai. Le coeur...
Salutations à tous ceux qui fleurissent dans ce bitume et qui le font rayonner à son tour.
Car la gentrification, l'isolement, la disjonction, le fossé, l'indifférence ne seront jamais des marques de progrès et d'évolution dans une société. Quand tu atteins ton shine, ta lumière, fais gaffe à qui et à quoi tu fais de l'ombre...
Le nine ! Pie-IX, Montréal-Nord, stand up!
Shout out à Anne-Lovely. Superbe rencontre. Je sais qu'il y en aura d'autres...
Écoutez le balado ici :